Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a finalement été emporté, ce 14 décembre, par la crise déclenchée par sa tentative d’imposer la loi martiale. Après l’échec d’une première motion de destitution le 7 décembre, suite au boycott du vote par les députés du parti présidentiel, un deuxième texte, déposé par l’opposition cette semaine, a été adopté.
Selon le résultat annoncé par le président de la chambre, 204 députés ont voté en faveur de cette motion, 85 contre, huit bulletins ont été déclarés nuls et trois députés se sont abstenus. Deux cents voix étaient nécessaires pour destituer le président. Les 300 élus du Parlement sud-coréen étaient présents à l’occasion de ce scrutin.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre, lors d'une allocution télévisée, Yoon Suk-yeol avait annoncé imposer la loi martiale afin de lutter contre ce qu'il avait alors qualifié d'«éléments pro-nord-coréens» et d'«éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes». Une première depuis plus de 40 ans.
Le président avait finalement levé la loi martiale, quelques heures plus tard, dans la foulée d’un vote des députés contre cette loi. Sous le feu des critiques, Yoon Suk-yeol avait défendu le 12 décembre sa décision et déclaré qu’il se «battrait jusqu’au bout».
Accusé de sédition, la police sud-coréenne envisagerait de demander la délivrance d'un mandat d'arrêt à son encontre, avait rapporté le 13 décembre l’agence de presse Yonhap. Son ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, qui a remis sa démission suite à la tentative de promulguer la loi martiale, a déjà été arrêté. Le 9 décembre, Yoon Suk-yeol s’était vu interdit de quitter le territoire sud-coréen, une première à l’encontre d’un président en exercice.