«Nous ne devrions pas voir de produits pharmaceutiques humains chez les dauphins et dans nos eaux. La présence d’un médicament aussi puissant que le fentanyl est vraiment inquiétante» a déclaré la biologiste de la mer Dara Orbach, citée dans un article de ScienceAlert en date du 10 décembre.
Dara Orbach est l'auteur principal d'une étude de l’Université A&M-Corpus Christi, au Texas, publiée le 29 novembre, où la présence de fentanyl a été détectée dans les tissus de dauphins vivant dans le golfe du Mexique. L’analgésique, 100 fois plus puissant que la morphine, a été détecté chez 24 dauphins sur un total de 89 étudiés, y compris chez six spécimens morts.
Selon les chercheurs, les cétacés ont pu être exposés à ces substances en consommant des poissons et des crustacés contaminés, eux-mêmes affectés par les rejets de produits pharmaceutiques dans les eaux usées. «Les drogues pénètrent dans nos eaux et provoquent des effets en cascade sur la vie marine» a expliqué Makayla Guinn, une doctorante ayant participé à l'étude, à la chaîne locale Kris-tv.
Plusieurs autres substances détectées
L’étude révèle que le Fentanyl n’est pas la seule substance détectée. Des traces de Méprobamate, un psychotrope, et de Carisoprodol, un relaxant musculaire, ont également été retrouvées dans l'organisme de dauphins étudiés.
La présence de produits pharmaceutiques dans l’environnement marin est une tendance mondiale croissante. Comme l’indique Science Alert, plus d’un quart des rivières de la planète contiennent des médicaments à des niveaux dangereux pour les organismes aquatiques.
Les dauphins, situés à un niveau élevé dans la chaîne alimentaire marine, servent de bioindicateurs de la santé marine. Leur contamination pourrait signaler des risques pour les humains, qui consomment des espèces similaires. «Les dauphins mangent des poissons et des crevettes contaminés, les mêmes que ceux consommés par les populations locales», a souligné Dara Orbach auprès de Science Alert.
L’équipe de scientifiques espère que cette découverte incitera les autorités à enquêter sur les sources de cette contamination.
«Nous devons approfondir nos recherches pour voir s’il s’agit d’un problème local dans le golfe du Mexique ou d’une menace mondiale», a déclaré Hussain Abdulla, professeur de chimie, à la News Nation. La chaîne américaine souligne qu'au cours de l'été la marine mexicaine avait retiré des eaux 1,6 tonne de cocaïne présumée.