Les images ont fait le tour de la toile arabophone. Les djihadistes se sont filmés dans la soirée du 10 au 11 décembre vandalisant et incendiant la tombe de l'ancien président syrien Hafez el-Assad, père de Bachar el-Assad.
La sépulture de l'ancien raïs syrien mort en 2000 a été brûlée par des hommes armés dans la province de Lattaquié, dans le village natal de Hafez el-Assad, Al-Qardahah. Cette localité se situe dans le fief de la minorité alaouite, confession de la famille Assad, sur la côte méditerranéenne. Hafez el-Assad a été président de la Syrie de 1971 à 2000.
Durant sa présidence, il a notamment lutté activement contre la confrérie des Frères musulmans pour stopper l'avancée de l'islamisme en Syrie. En 1982, suite à des attentats du mouvement radical religieux contre une caserne militaire, Hafez el-Assad a donné l'ordre de s'en prendre à la ville de Hama, fief de la confrérie en Syrie, faisant des milliers de morts.
Le saccage de la tombe de l'ancien président syrien a lieu peu de temps après une réunion entre les autorités régionales et les nouveaux maîtres de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Toujours selon cette source controversée, basée à Londres, des hommes armés ont été déployés dans la ville, causant des «dommages psychologiques aux civils et vandalisant également des tombes et des sépultures».
La minorité alaouite craint de subir de plein fouet la vengeance des djihadistes par le simple fait de son appartenance à la même confession que le clan Assad. D'autres minorités – chrétiennes, ismaéliennes, kurdes et druzes – partagent cette peur.