Le Parlement de la République de Corée a adopté un projet de loi désignant le président Yoon Suk-yeol comme suspect. Le chef de l'État est accusé d'avoir «organisé une mutinerie» pour empêcher l'Assemblée nationale d'exercer son droit constitutionnel de lever «la loi martiale après qu'elle a été déclarée en violation des lois et de la constitution», selon ce qu'a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Le projet de loi a été approuvé en séance plénière. 210 des 287 députés présents ont voté pour, 63 se sont prononcés contre et 14 se sont abstenus.
Le document adopté prévoit une enquête spéciale sur les circonstances entourant la proclamation de la loi martiale «imposée de manière illégale», suspectant le président Yoon Suk-yeol d'être impliqué dans une tentative de mutinerie visant à renverser l'ordre constitutionnel.
La législation sud-coréenne permet des poursuites pénales contre le président en exercice dans des affaires de trahison et de rébellion. En outre, le parquet mène une enquête sur Yoon Suk-yeol pour des soupçons d'abus de pouvoir. Il est interdit au président de quitter le pays.
Dans la soirée du 3 décembre, Yoon Suk-yeol a imposé la loi martiale pour lutter, selon lui, contre les «éléments pro-nord-coréens» et la paralysie de l'exécutif due aux actions de l'opposition parlementaire. Cette loi a été levée environ six heures plus tard. Le 4 décembre, l'opposition a entamé une procédure de destitution au Parlement, arguant que le président avait violé la constitution, la loi martiale ne se justifiant pas. Les procureurs, la police et le bureau du procureur ont inculpé Yoon de sédition et d'abus de pouvoir.
Le 7 décembre, le parlement sud-coréen a procédé à un vote sur la destitution du président. Cependant, le parti au pouvoir a boycotté le vote et la destitution n'a pas été annoncée. Auparavant, Yoon Suk-yeol s'était excusé auprès de ses concitoyens et avait déclaré qu'il avait confié les affaires de l'État, y compris la question de son mandat, au parti au pouvoir et au gouvernement.