«La décision de placer le complexe russe "Orechnik" en Biélorussie a été prise en réponse aux démarches entreprises par l'Allemagne et les États-Unis pour déployer des missiles de portée moyenne en Europe», a déclaré le vice-chef de l'état-major des forces armées de la Biélorussie, Sergueï Lagodiouk.
«Nous avons reçu de notre commandant en chef la mission de développer cette arme en collaboration avec les spécialistes russes au sein de notre complexe militaro-industriel», a souligné le vice-chef d'état-major.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, après la session du Conseil suprême de l’Union Russie-Biélorussie à Minsk le 6 décembre, a rapporté qu'il avait demandé au président russe Vladimir Poutine de déployer «Orechnik», missile balistique hypersonique russe, en Biélorussie. Le président russe a déclaré que la livraison du complexe pourrait être réalisée dans la seconde moitié de 2025.
Ce samedi 7 décembre lors du Forum de Doha, plateforme mondiale dédiée au dialogue et à l'échange des idées concernant les questions internationales majeures, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été interrogé par un journaliste sur l'évaluation par des experts de la portée du système Orechnik déployé en Biélorussie. Selon ce journaliste, les experts affirment qu'il pourrait atteindre l'ensemble de l'Europe et les bases de l'OTAN au Moyen-Orient. Sergueï Lavrov a demandé si ces estimations provenaient d'experts russes ou occidentaux. Informé qu'il s'agissait d'experts russes, il a répondu qu'il était sûr que les experts occidentaux partageaient cette opinion.
Le 10 juillet, les États-Unis et l’Allemagne, dans leur communiqué conjoint, ont annoncé que les États-Unis commenceraient à déployer «épisodiquement» des missiles à longue portée, en particulier SM-6 et Tomahawk, en Allemagne en 2026. Washington prévoit également d'y déployer des armes hypersoniques. Vladimir Poutine a pour sa part avertit que la Russie réagirait en miroir si les États-Unis déployaient des missiles de moyenne et de courte portée dans n'importe quelle région du monde. C'est ce que nous constatons aujourd'hui.
Dans la soirée du 21 novembre, lors d'une allocution télévisée, Vladimir Poutine avait annoncé l'utilisation, pour la première fois, d'un missile Orechnik, contre une installation militaro-industrielle dans la ville ukrainienne de Dniepropetrovsk. Une annonce qui survenait après l'autorisation donnée à Kiev, par le président américain sortant Joe Biden, d'utiliser des missiles à longue-portée afin de frapper dans la profondeur du territoire russe. Plusieurs frappes, de missiles américains ATACMS et franco-britanniques Storm Shadow, avaient été rapportées en Russie la veille de l'annonce du premier emploi d'Orechnik.