«Je considère que le positionnement d'armes tels qu'Orechnik sur le territoire de Biélorussie est possible», a déclaré Vladimir Poutine ce 6 décembre, depuis Minsk, à l'issue d'une réunion du Conseil suprême de l'Union Russie-Biélorussie.
«Je pense que cela deviendra possible au cours du second semestre de l'année prochaine, lorsque la production de ces armes augmentera en Russie et que ces missiles entreront en service dans les forces stratégiques russes», a ajouté le président russe.
Celui-ci avait, juste avant, signé avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko un accord mutuel sur des garanties de sécurité. Un accord qui inclut «l'utilisation de toutes les forces et moyens disponibles, nous parlons également d'armes nucléaires tactiques russes déployées sur proposition du président de la Biélorussie sur le territoire de la république», a notamment précisé Vladimir Poutine.
Alexandre Loukachenko a, pour sa part, salué le «niveau sans précédent d'alliance stratégique et de coordination» atteint par Minsk et Moscou dans le domaine militaire. «Cela empêchera la violation de l'intégrité territoriale de la Biélorussie et de la Russie, préservera la souveraineté, l'indépendance et, surtout, créera des garanties de vie paisible pour nos citoyens», a-t-il ajouté.
Cette démarche fait suite à la décision des États-Unis et de l'Allemagne de placer des missiles américains de moyenne et de courte portée en Allemagne. Olaf Scholz, chancelier allemand, l’a annoncé publiquement et a confirmé l'intérêt de son pays pour ce projet. «Cette décision a été préparée de longue date et n'est pas vraiment une surprise pour tous ceux qui s'occupent de politique de sécurité et de paix», a-t-il déclaré le 11 juillet, ajoutant qu’elle s’inscrivait «parfaitement dans la stratégie de sécurité du gouvernement fédéral».
Le 10 juillet, les États-Unis et l’Allemagne, dans leur communiqué conjoint, ont annoncé que les États-Unis commenceraient à déployer «épisodiquement» des missiles à longue portée, en particulier SM-6 et Tomahawk, en Allemagne en 2026. Washington prévoit également d'y déployer des armes hypersoniques. Vladimir Poutine a pour sa part averti que la Russie réagirait en miroir si les États-Unis déployaient des missiles de moyenne et de courte portée dans n'importe quelle région du monde. C'est ce que nous constatons aujourd'hui.
Minsk doit choisir les cibles, estime Loukachenko
Concernant le déploiement sur son sol du dernier missile balistique à moyenne portée russe, Loukachenko a estimé qu'il reviendrait à Minsk de déterminer les cibles potentielles. Il est important de prendre en compte le fait que le châssis des lanceurs de nombreux missiles russes est fabriqué en Biélorussie.
«Nous avons certains endroits où nous pouvons placer ces armes. À la seule condition que les cibles de ces armes soient déterminées par les dirigeants militaires et politiques de la Biélorussie», a déclaré Loukachenko à l'issue de la réunion du Conseil suprême de l'Union Russie-Biélorussie.
Dans la soirée du 21 novembre, lors d'une allocution télévisée, Vladimir Poutine avait annoncé l'utilisation, pour la première fois, d'un missile Orechnik, contre une installation militaro-industrielle dans la ville ukrainienne de Dniepropetrovsk.
Une annonce qui survenait après l'autorisation donnée à Kiev, par le président américain sortant Joe Biden, d'utiliser des missiles à longue-portée afin de frapper dans la profondeur du territoire russe. Plusieurs frappes, de missiles américains ATACMS et franco-britanniques Storm Shadow, avaient été rapportées en Russie la veille de l'annonce du premier emploi d'Orechnik.