Joe Biden a pris une décision qui, selon un article publié le 2 décembre par Politico, marque un tournant dans l'histoire récente des États-Unis. Une décision annoncée la veille, via un communiqué publié sur le site de la Maison Blanche.
En accordant une grâce totale à son fils Hunter Biden, le président couvre «toutes les infractions contre les États-Unis qu’il a commises ou pourrait avoir commises» entre le 1er janvier 2014 et le 1er décembre 2024.
Cette formulation, souligne le média américain, rappellerait celle employée par le président Gérald Ford à l'égard de Richard Nixon qui, au-delà du scandale du Watergate, «s’étendait à "toutes les infractions contre les États-Unis" que Nixon "a commises ou aurait pu commettre" entre le 20 janvier 1969 et le 9 août 1974».
«Je n’ai jamais vu un tel langage dans un document de grâce, à l’exception de celui de Nixon», a assuré à Politico Margaret Love, une ancienne procureur des grâces des États-Unis.
Selon l’article, la période couverte par la grâce de Joe Biden inclut les années où Hunter Biden a rejoint le conseil d’administration de la compagnie gazière ukrainienne Burisma Holdings. Ce détail n'est pas anodin, car cette période a souvent été citée par les républicains comme le théâtre d'activités présumées de corruption et de lobbying illégal.
«Une grâce extraordinairement large»
Les critiques se sont également focalisées sur la justification de Joe Biden. Le président sortant a déclaré dans un communiqué : «Je crois au système judiciaire, mais la politique brutale a infecté ce processus et a conduit à une erreur judiciaire». Pour ses détracteurs, cette décision est un acte politique destiné à protéger son fils des enquêtes potentielles.
Samuel Morison, avocat spécialisé dans la clémence, cité dans l’article de Politico, a confié que cette grâce mettait Hunter Biden «à l’abri de toute accusation fédérale». «C’est une grâce extraordinairement large, et elle n’a pratiquement pas d’équivalent dans l’histoire moderne des États-Unis» a-t-il ajouté.
Ainsi, selon Politico, cette grâce de Biden dépasse de loin les accusations de fraude fiscale et de possession illégale d’arme à feu pour lesquelles son fils avait déjà plaidé coupable. Margaret Love a également rappelé dans le média américain que «même les grâces les plus larges accordées par Trump étaient spécifiques quant à ce qui était gracié».
Donald Trump, de son côté, a vivement réagi à cette décision. L’ancien président a dénoncé un «déni de justice». Dans le même temps, Politico a rappelé que depuis plusieurs années le républicain avait promis de gracier, s'il était réélu, les personnes impliquées dans l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Cet article a également souligné que cette décision pourrait avoir des implications majeures sur l’utilisation future du pouvoir de grâce présidentiel, en offrant une «couverture politique» à des grâces controversées dans les années à venir.