Le président des États-Unis, Joe Biden, a décidé de gracier son fils Hunter dans deux affaires judiciaires. Cette information figure dans une déclaration du chef d'État américain publiée par le service de presse de la Maison Blanche. Il s'agit de procédures judiciaires dans les États du Delaware et de Californie. La Maison Blanche avait précédemment affirmé à plusieurs reprises que Joe Biden n'avait pas l'intention de gracier son fils. «Aujourd’hui, j’ai signé la grâce de mon fils Hunter. Le jour où je suis entré en fonction, j’ai promis que je n’interférerais pas avec les prises de décision du ministère de la Justice et j’ai tenu parole même quand j’ai vu mon fils poursuivi de manière sélective et injuste. […] Tout au long de ma carrière, j’ai suivi un principe simple : dire la vérité au peuple américain. Ils seront justes. Voici la vérité : je crois au système de justice, mais depuis que je m’y suis attaqué, je crois aussi qu’une politique grossière a affecté le processus et a conduit à une erreur judiciaire. Une fois que j’ai pris cette décision ce week-end, il n’avait aucun sens à la retarder», a écrit Joe Biden, président des États-Unis, dans son communiqué officiel publié sur le site web de la Maison Blanche.
Au Delaware, des infractions liées à la possession d'armes à feu ont été reprochées à Hunter Biden. Cette affaire concernait la possession illégale d'un revolver «Colt Cobra 38 Special», acquis en octobre 2018 en fournissant de fausses informations au vendeur et aux autorités. Selon l'enquête, en remplissant les documents obligatoires, il avait indiqué qu'il ne consommait pas de drogues, alors qu'il a souffert de dépendance aux drogues de 2015 à 2019, comme il l'a avoué dans ses propres mémoires et souvent raconté en public. Selon la législation américaine, les personnes dépendantes aux drogues ne peuvent pas posséder d'armes à feu. Il a été reconnu coupable, et le 12 décembre, il aurait dû comparaître devant le tribunal pour entendre sa sentence. La peine maximale dans ce cas est de 25 ans de prison et une amende de 750 000 dollars.
Le fils du président est par ailleurs accusé d'évasion fiscale. Selon le procureur, pendant la période de 2016 à 2019, lorsque Hunter Biden souffrait de dépendance aux drogues, il a contracté une dette de 1,4 million de dollars aux autorités fiscales. Le procureur spécial David Weiss avait déclaré qu’au lieu de payer ses factures, Biden Jr. «dépensait des millions de dollars pour un mode de vie extravagant». En Californie, le fils du président américain a plaidé coupable de tous les chefs d'accusation dans cette affaire de non-paiement d'impôts. La sentence devait être prononcée le 16 décembre. Il encourait jusqu'à 17 ans de prison.
Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche, avait déclaré à dix reprises que le président Biden n'accorderait pas de grâce à son fils Hunter, rappelle Fox News, chaîne de télévision américaine. La dernière fois, en novembre, elle a déclaré : «Nous avons été interrogés à plusieurs reprises à ce sujet. Notre réponse reste la même, à savoir: non». Les utilisateurs des réseaux sociaux se sont rapidement emparés de ces propos de Jean-Pierre pour s'en moquer et le DailyMail, journal britannique, a même publié l’une des vidéos compilées de Karine Jean-Pierre disant «non».
Réactions à la décision de Biden
Donald Trump, président élu des États-Unis, a commenté cette grâce du fils de Biden sur son réseau social Truth Social : «Quel abus et quelle erreur judiciaire !».
Elon Musk, entrepreneur et soutien de Donald Trump durant la campagne présidentielle, a également réagi à la grâce accordée par Joe Biden à son fils en partageant la citation de Donald Trump Jr. sur X : «Tout le monde savait qu'il allait le faire. Il attendait juste un moment où cela n'aurait aucune conséquence sur l'éligibilité des démocrates».
Marjorie Naylor Greene, congresswoman de Géorgie, écrit sur X : «Cette grâce est l'aveu de Joe Biden que Hunter est un criminel. […] Joe Biden est un menteur et un hypocrite, jusqu'au bout».
Le sénateur américain Charles Ernest Grassley, républicain d’Iowa, a également réagi sur les réseaux sociaux, se disant «choqué» que le président ait gracié son fils parce qu'il avait dit de nombreuses fois qu'il ne le ferait pas et il l'avait cru. «Honte à moi», a-t-il écrit sur X.
Du côté russe, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a qualifié la grâce accordée par le président des États-Unis Joe Biden à son fils Hunter Biden de «caricature de la démocratie».
Ce n'est pas la première fois qu'un président utilise son pouvoir exécutif pour commuer la peine d'un membre de sa famille. Le dernier jour de son mandat, le président Bill Clinton avait gracié son demi-frère Roger Clinton pour d'anciennes accusations liées à la cocaïne. Un mois avant de quitter ses fonctions, Donald Trump a gracié le père de son gendre Jared Kushner, Charles Kushner, pour fraude fiscale et autres crimes.
Cependant, Roger Clinton et Charles Kushner avaient depuis longtemps purgé leur peine de prison, et les grâces visaient à obtenir le pardon ou la réhabilitation plutôt qu'à éviter de passer du temps derrière les barreaux.