Donald Trump, président élu des États-Unis, a écrit sur son réseau Truth Social que les pays des BRICS souhaitant délaisser le dollar risquaient de voir leurs tarifs douaniers augmenter de 100% et de perdre l’accès au marché américain. Voici ce qu'il a écrit plus concrètement : «FINI le temps où les pays des BRICS essayaient de s’éloigner du dollar pendant que nous restions les bras croisés. Nous exigeons de ces pays qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain, faute de quoi ils seront soumis à des droits de douane de 100% et devront s’attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine. Qu’ils trouvent un autre pigeon ! Les BRICS n’ont aucune chance de remplacer le dollar américain dans le commerce international, et tout pays qui s’y essaiera devra dire adieu à l’Amérique.»
Alexeï Pouchkov, sénateur russe, a réagi à ces propos en expliquant que Donald Trump avait l’habitude de prétendre que tout pouvait être résolu par un pas décisif, une conversation ou un ultimatum. «Et cette fois-ci, il est super résolu : il menace d’imposer des droits de douane de 100% sur les marchandises des pays du BRICS si ces derniers refusent le dollar. Pourtant, cette mesure est de nature purement déclarative et irréalisable dans la pratique», a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram.
Trop tôt pour parler d'une monnaie commune des BRICS, selon Poutine
Vladimir Poutine, s'exprimant le 7 novembre lors de la session plénière de Valdaï, un club de discussion international réunissant des experts de différentes disciplines scientifiques, a déclaré qu'il était trop tôt pour parler d'une monnaie commune des BRICS, car les pays de l'association n'avaient pas encore cet objectif. Selon le dirigeant russe, pour parler d'une monnaie commune, il est nécessaire de «parvenir à une plus grande intégration des économies les unes avec les autres» et de rehausser «la qualité des économies à un certain niveau afin qu'elles soient très similaires, compatibles en termes de qualité et de structure».
Le président russe a également indiqué, lors du sommet des BRICS le 23 octobre, qu'il considérait que l'utilisation du dollar «comme moyen d'atteindre des objectifs politiques» était une «grave erreur». Cela «sape la confiance dans cette monnaie et réduit ses capacités», a-t-il ajouté. La Russie n'a pas renoncé au dollar, mais elle n'est «pas autorisée à travailler avec lui» et doit «chercher d'autres alternatives, ce qui est en train de se passer», a-t-il soutenu. Ce qui, comme on le voit avec les propos de Donald Trump, n'a pas trouvé de réponse ni de réalisation.