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Cessez-le-feu au Liban : victoire ou mirage pour l'administration Biden ?

Après deux mois de guerre ouverte, des milliers de morts, d'innombrables destructions et des centaines de milliers de réfugiés, Washington a obtenu un cessez-le-feu au Liban. L'émissaire de Joe Biden espère que le scénario de 2006 ne se reproduira pas et que l'accord sera appliqué par les deux parties.

Joe Biden a-t-il obtenu son premier succès diplomatique au Proche-Orient, après plus d'un an de guerre à Gaza et au Liban ? 

«Le cessez-le-feu annoncé par le président Biden est bénéfique pour Israël, le Liban, et pour la sécurité de la région», a affirmé le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. «C'est un moment historique. Cette résolution diplomatique permettra à des dizaines de milliers de civils au Liban et en Israël de rentrer chez eux en toute sécurité des deux côtés de la frontière, mettant ainsi fin à la violence et à la destruction causées par ce conflit», a-t-il indiqué dans la nuit du 26 au 27 novembre.

«Je salue la décision courageuse prise par les dirigeants du Liban et d'Israël de mettre fin à la violence. Cela nous rappelle que la paix est possible» avait pour sa part réagi Joe Biden.

«Nous ne voulons pas répéter les erreurs de 2006»

Amos Hoschtein, l'émissaire américain en charge du dossier israélo-libanais a toutefois averti, lors d'une interview à la chaîne Al-Jazeera, qu'il ne souhaitait pas un «bis repetita de ce qui s'est passé en 2006». «Il est impératif que le cessez-le-feu soit permanent et mette fin aux hostilités. Nous ne voulons pas répéter les erreurs de 2006 à la fin de la guerre, et il est essentiel que l'accord soit appliqué dans son intégralité», a-t-il déclaré au micro de la chaîne qatarie.

L'émissaire américain a insisté sur l'importance de l'application de la résolution 1701 de l'ONU. Malgré l'arrêt des hostilités, ce cessez-le-feu arrive au Liban après plus de deux mois de guerre ouverte, précédée par des mois d'hostilités transfrontalières. Un cycle de violence qui s'est soldé par la mort de près de 3 800 personnes et qui a fait environ 15 700 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

Un bilan humain qui s'ajoute aux destructions matérielles à travers le pays du Cèdre, notamment dans le sud du pays, dans sa capitale, ou dans la Békaa suite au lancement par Israël de sa campagne de bombardements aériens en septembre. Plus d'un million de Libanais ont dû fuir les zones concernées. 

Cessez-le-feu : maintenant Gaza ?

Une précédente proposition de cessez-le-feu américano-française avait été rejetée par l'administration israélienne en septembre dernier, laissant de facto l'exécutif de l'État hébreu mener sa guerre contre le Hezbollah. 

Maintenant que ce cessez-le-feu est entré en vigueur entre l'armée israélienne et le mouvement chiite libanais, Joe Biden entend surfer sur cette dynamique pour obtenir une trêve à Gaza, avant l'arrivée de Donald Trump prévue le 20 janvier 2025.

«Dans les jours à venir, les États-Unis vont mener à nouveau un effort avec la Turquie, l’Égypte, le Qatar, Israël et d’autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir» a déclaré le président américain sur le départ, le 26 novembre, depuis la roseraie de la Maison Blanche.

Dans le territoire palestinien, l'offensive israélienne menée en représailles de la sanglante attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a causé la mort de plus de 44 000 personnes, en majorité des civils, selon le ministère gazaoui de la Santé.