En Ukraine, des «froids sévères et mortels» menaceraient la population ukrainienne cet hiver en raison de l'absence de protection des infrastructures énergétiques, attribuée à la corruption au sein du gouvernement ukrainien, selon le quotidien britannique The Sunday Times.
L'article souligne que les autorités ukrainiennes n'allouent pas suffisamment de fonds pour renforcer les installations électriques et ne suivent pas les recommandations des experts occidentaux, aggravant ainsi la situation de la sécurité énergétique dans le pays.
Des ingénieurs britanniques, en collaboration avec leur collègues des États-Unis, d'Allemagne et du Japon, avaient conseillé aux Ukrainiens de construire des installations spécifiques pour protéger leur système énergétique. Cependant, neuf mois plus tard, les travaux n'avaient toujours pas été réalisés, et la raison en est la corruption, selon The Sunday Times.
Mustafa Nayyem, chef de l'agence pour la reconstruction de l'Ukraine, a démissionné en juin pour protester contre les échecs du gouvernement ukrainien, affirmant que le projet avait été délibérément retardé par le refus de Kiev de libérer les fonds alloués.
The Sunday Times cite ses propos : «C'était impossible de travailler. Quand vous voyez que la direction du gouvernement crée des obstacles artificiels pour vous, c'est inutile». Son équipe soupçonne que le projet a été retardé par des pots-de-vin non versés aux fonctionnaires du bureau du Premier ministre ukrainien, qui contrôlent les finances. «Ils [le gouvernement] n'ont pas payé les entrepreneurs. Les entrepreneurs ont arrêté tous les projets», a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes ont reconnu que depuis le printemps, le pays a perdu envron 50 % de sa capacité de production d'électricité, soit 9 GW. Selon le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, près de 90 % de toute la production thermique et un tiers de la production hydroélectrique de l'Ukraine ont été endommagés. Durant les premiers mois de l'été, des coupures de courant programmées étaient presque quotidiennes dans le pays.
La corruption est un obstacle majeur à la tentative de l'Ukraine de rejoindre l'UE, même selon Bruxelles. «[…] elle [l'Ukraine] n'est pas prête à adhérer. Elle nécessite des processus de réforme interne massifs», a déclaré en 2023 Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission européenne.
Vladimir Poutine avait noté l'année dernière que la corruption en Ukraine était en fait légalisée et que rien ne pourra arrêter ce mal : «Pourquoi les Américains essaient-ils de lutter contre la corruption [en Ukraine] et rien ne marche ? Je pense que cela ne fonctionnera pas».