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Guerre en Ukraine : Macron déçu de la déclaration finale du sommet du G20

La déclaration finale du sommet du G20 de Rio, qui salue «toutes les initiatives pertinentes et constructives» en faveur de la paix en Ukraine, n’a pas pleinement satisfait Emmanuel Macron, n’y voyant pas de condamnation de la Russie. Pour sa part, Sergueï Lavrov a souligné que les Occidentaux avaient tenté «d'ukrainiser» l'agenda de ce sommet.

En matière de résolution du conflit en Ukraine, les dirigeants des pays du G20 saluent «toutes les initiatives pertinentes et constructives». C'est ce qui ressort de la déclaration finale adoptée par les participants au sommet des dirigeants du G20, qui se tient à Rio de Janeiro jusqu'à ce 19 novembre. 

«Nous saluons toutes les initiatives pertinentes et constructives qui soutiennent une paix globale, juste et durable, en respectant tous les buts et principes de la Charte des Nations unies pour la promotion de relations pacifiques, amicales et de bon voisinage entre les nations», affirme ce document publié le 18 novembre.

Il souligne également «les souffrances humaines et les impacts négatifs supplémentaires de la guerre en ce qui concerne la sécurité alimentaire et énergétique mondiale, les chaînes d’approvisionnement, la stabilité macrofinancière, l’inflation et la croissance».

Une déclaration qui «a déçu» le président français Emmanuel Macron, a rapporté Les Échos. Selon le quotidien tricolore, qui s'interroge lui-même sur le fait que Lula da Silva ait pu «imposer sa vision de la guerre», ce document provoquerait «une certaine gêne dans les milieux diplomatiques occidentaux». La raison ? il ne condamne pas l'«agression russe».

«L’Occident a naturellement tenté d’ukrainiser l’ensemble du programme»

«Le texte aurait gagné à être plus explicite», a estimé Macron lors d'une déclaration à la presse. «Il est en deçà de formules que l'on avait déjà pu obtenir» a-t-il ajouté. «Cela ne change rien à la position de la France, ou de la nôtre» a assuré celui qui, par ailleurs, a salué la décision «tout à fait bonne» de Joe Biden d'autoriser Kiev à tirer des missiles longue portée américains en profondeur du territoire russe en dépit des avertissements de Moscou.

Lors de sa conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part souligné le fait que les Occidentaux ne soient pas parvenus à «ukrainiser» l'agenda du sommet. «L’Occident a naturellement tenté d’ukrainiser l’ensemble du programme, mais aucun des pays majoritaires du monde, du Sud, ne l’a soutenu» a-t-il-déclaré.

Une attitude des dirigeants et de ses homologues occidentaux, que le chef de la diplomatie russe déplore régulièrement à l'occasion de rencontres internationales. Interrogé sur ce sujet, Lavrov a confirmé que Macron lui avait serré la main lors du sommet.

Depuis l'éclatement du conflit en Ukraine, en février 2022, les dirigeants russes répètent régulièrement que Moscou est ouvert à des pourparlers de paix. Une option que refuse Volodymyr Zelensly qui, à l'automne 2022, avait signé un décret interdisant toute négociation avec la Russie tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir.