Les services spéciaux occidentaux financent des ONG en Abkhazie dans le but de déstabiliser la situation, a déclaré le ministre de la Justice Anri Bartsits lors dans une interview à la compagnie nationale de télévision et de radio d'Abkhazie (AGTRK), relayée sur Telegram par le Centre d'information présidentiel d'Abkhazie.
«Nous répétons depuis quatre ans que les services de renseignement occidentaux financent certains représentants d'organisations non gouvernementales», a déclaré Bartsits insistant sur le «certains». «Le but de ce financement était de déstabiliser la situation dans notre pays, de créer le chaos et une image négative de notre pays sur la scène internationale», a-t-il poursuivi.
«Lorsque la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili félicite les manifestants de l'opposition abkhaze de leur victoire, lorsque des citoyens de Géorgie et d'Ukraine envoient leurs félicitations, nous devrions nous demander si nous sommes sur la bonne voie» a par ailleurs estimé Bartsits. Celui-ci a également souligné que le président abkhaze, Aslan Bjania, avait proposé une issue «légale» à la crise actuelle.
Tentative d'intrusion dans les locaux d'AGTRK
Dans la nuit du 17 au 18 novembre, le Centre d'information présidentiel avait rapporté qu'un groupe d'individus, «vraisemblablement les forces de l'opposition», avait tenté de s'introduire dans les locaux de la compagnie de radio et de télévision nationale. Les agents de sécurité ont dû procéder à «des tirs de sommation», est-il précisé.
«La direction de l'AGTRK exprime sa gratitude aux services de sécurité pour leur réaction rapide et pour avoir assuré la sécurité sur le site, elle souligne également l'inadmissibilité de telles actions qui menacent la stabilité de la République d'Abkhazie», rapporte le Centre d'information, qui n'exclut pas une «deuxième attaque».
Cet épisode de tensions a débuté le 15 novembre, au moment le Parlement devait examiner la question de la ratification d'un accord entre l'Abkhazie et la Russie sur la mise en œuvre de projets d'investissement. Des manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment de l'organe législatif et ont annoncé qu'ils ne partiraient pas tant que le Parlement n'aurait pas définitivement écarté cet accord.
Au-delà de potentielles hausses de prix du foncier, les détracteurs du texte y voient notamment un risque que de puissants hommes d’affaires fassent main basse sur les terres de cette petite république.
Les manifestants ont fini par prendre d'assaut le complexe gouvernemental, comprenant notamment le Parlement. Ils ont également exigé la démission du président Bjania. Dénonçant une tentative de coup d'État, Bjania a proposé, depuis son village natal de Tamych, de démissionner et de convoquer des élections anticipées si les manifestants quittaient les bâtiments gouvernementaux. Un appel qui a été rejeté.