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Guerre en Ukraine : Kiev concentre ses «meilleures unités» à Koursk, alors que ses forces reculent dans le Donbass

Alors que les forces russes progressent dans le Donbass, l'Ukraine continue de concentrer d'importants moyens dans la région russe de Koursk. Un choix de Volodymyr Zelensky au détriment du reste du front, critiqué en Ukraine.

Dans un article paru le 11 novembre, El País souligne la disparité entre les moyens alloués par Kiev à son offensive dans la région de Koursk et au reste du front. Le quotidien espagnol note ainsi que les «meilleures unités» de l'armée ukrainienne, telles que les 95ᵉ et la 80ᵉ brigades d'assaut aérien, équipées de chars Leopard allemands et Abrams américains, sont présentes dans la région de Koursk.

Les moyens humains seraient à la hauteur des moyens techniques, à en croire le quotidien espagnol. Un soldat ukrainien, interrogé dans la région de Koursk, affirme que les rotations dans son unité se font «tous les dix jours». Une différence nette avec le front de Donetsk, selon El País, qui estime qu'ailleurs les soldats ukrainiens doivent en moyenne tenir 25 jours avant d’être relevés.

Cette incursion, présentée par le média comme «un pari personnel» de Volodymyr Zelensky, a été lancée début août afin d'exercer une pression sur la Russie. Et ce, alors même que l'armée ukrainienne rencontre de grandes difficultés pour maintenir ses positions sur le reste du front, en particulier dans le Donbass.

Un pari que ne perçoivent pas d'un bon œil certains gradés de l'armée ukrainienne. «Peut-être que nos dirigeants ont un grand plan secret, sinon je ne comprends pas pourquoi nos meilleures brigades sont à Koursk, alors que nos défenses en Ukraine s’effondrent» a déclaré dans une vidéo le général Dmitro Martchenko, rapporte notamment El País

Mi-octobre, citant deux hauts responsables militaires ukrainiens, Politico avait rapporté que l’ancien chef des forces armées ukrainiennes, le général Valéri Zaloujny, se serait opposé à cette incursion. Début septembre, auprès du Times, le chef du bataillon Azov Bohdan Krotevytch avait également critiqué ce choix de concentrer les forces ukrainiennes à Koursk.

Miser sur Koursk : un choix qui ne fait pas l'unanimité

Les obstacles auxquels Kiev fait face pourraient s’accentuer avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis, qui a laissé entendre durant sa campagne qu'il chercherait à mettre un terme au conflit, tout en critiquant les sommes allouées par Washington au soutien militaire de Kiev.

Selon les soldats ukrainiens interrogés par le média espagnol, les forces russes, pour leur part, bénéficient de deux avantages stratégiques décisifs : la supériorité aérienne et un contrôle efficace des télécommunications, forçant les ukrainiens à recourir à des talkiewalkies.

En raison des frappes russes, les troupes ukrainiennes voient leurs lignes d'approvisionnement se rallonger progressivement, ce qui ralentit l’arrivée de renforts. «En août, pour atteindre les positions où nous combattons, nous avons dû parcourir 15 kilomètres, puis c’était 30 et maintenant c’est 45 kilomètres», confie un soldat au quotidien espagnol.

Mi-août, la semaine suivant le lancement de cette offensive ukrainienne, Vladimir Poutine avait prévenu que l’objectif de Kiev était notamment de détourner les forces russes du Donbass. «Il ne s'agit plus de 200 à 300 mètres, mais de kilomètres carrés» par jour, avait déclaré le président russe, deux semaines plus tard au sujet de l'avancée des troupes russes, lors d'un déplacement dans la région de Touva, ajoutant que «cela fait longtemps que nous n'avons pas connu un tel rythme d'offensive dans le Donbass».