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Brigandage, raillerie, les soldats israéliens filment leurs exactions au Liban

Dans les villages du sud du Liban bombardés par l'armée israélienne, les soldats de Tsahal n'hésitent pas à se filmer pour montrer leurs exactions. Certains d'entre eux ont même posé avec des sous-vêtements féminins trouvés dans une habitation libanaise.

Dans les villages limitrophes libanais bombardés et vidés de leur population, les soldats israéliens se mettent en scène, pillant les habitants ou raillant les Libanais.

Allongé nonchalamment sur le piano au milieu des ruines du salon, un soldat balance ses jambes, suivant le rythme des notes. Saisi par un élan de joie, un autre traverse la pièce en sautillant, emporté par l’excitation. Celui qui filme fredonne doucement les paroles de Bohemian Rhapsody de Queen, pendant qu'un camarade en joue la mélodie en reprenant les paroles: «Put a gun against his head, pulled my trigger, now he's dead» (j'ai mis un pistolet sur sa tête, j'ai appuyé sur la gâchette, et maintenant il est mort). 

Six soldats de l’armée israélienne se filment dans la villa détruite à Khiam, à environ 6km de la frontière, où de violents affrontements opposent le Hezbollah à l’armée israélienne depuis le 28 octobre dernier. La scène a indigné la toile, et en particulier Julia Ali, une Libanaise expatriée qui, à la vue de la vidéo, a tout de suite reconnu les lieux: «Voir des envahisseurs errer à travers, se moquer, toucher le piano où j’ai jadis versé mon cœur dans chaque note… J’ai l’impression qu’ils piétinent des morceaux de mon âme», a-t-elle écrit sur Instagram, le 3 novembre.

Des scènes similaires à Gaza

Le 2 novembre, une photo a provoqué l'ire de la toile libanaise. Un cliché du député israélien Yitzhak Kroizer trônant sur les marches d’une maison au Liban-Sud, avec un drapeau israélien et un graffiti indiquant en hébreu «Bureau du député Kroizer» sur le mur derrière lui.

Une autre photo circulant massivement sur les réseaux sociaux montrait un groupe de soldats israéliens posant tout sourire dans le salon tapissé d’une maison libanaise, portant des vêtements de femmes probablement trouvés dans une armoire de la propriété. À échéance régulière, des soldats de l’armée israélienne publient, le plus souvent sur TikTok, des vidéos les montrant célébrer l’explosion de bâtiments et quartiers entiers de villages au Liban-Sud.

Autant d’images qui en rappellent d'autres, diffusées de manière similaire tout au long de l'année, mais tournées à Gaza. Des scènes qui avaient là aussi suscité l'indignation.