Peu prise pour cible depuis le début des affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne, la région du Chouf a subi de nombreux raids le 5 novembre, causant d'importantes destructions et une vingtaine de morts.
L’armée israélienne a frappé le 5 novembre deux localités du Chouf, en grande partie sous l’influence du leader druze Walid Joumblatt. La première attaque a eu lieu en début de journée, quand des avions israéliens ont mené une frappe sur un immeuble résidentiel dans la localité de Jiyé, tuant au moins une personne et en blessant 20 autres, selon le ministère de la Santé. L’école Saint-Charbel, située à proximité du bâtiment visé, a subi des dégâts, selon des images qui circulent sur les réseaux sociaux.
Une source dans les milieux de la sécurité a indiqué qu’un appartement relevant du Hezbollah avait été visé. Encore plus violente, la deuxième attaque, en soirée, a ciblé un appartement à Barja. Le bilan est lourd : selon les premières estimations du ministère de la Santé, au moins 20 personnes ont péri dans cette attaque et une quinzaine d'autres ont été blessées.
Plus de 3000 morts au Liban
Le bâtiment dans lequel se trouve l'appartement visé s’est écroulé, tandis que des déplacés originaires du Liban-Sud et réfugiés dans l’école publique Kamal Joumblatt adjacente ont été blessés. Cette attaque visait un responsable du Hezbollah. La région du Chouf avait été relativement préservée des frappes israéliennes depuis le 8 octobre. Cette province n'est pas connue pour être un fief du Hezbollah. Les habitants à grande majorité druze sont néanmoins farouchement opposés à l'Etat hébreu.
Selon les données du ministère libanais de la Santé publiées le 4 novembre, les raids israéliens ont fait plus de 3 000 morts et plus de 13 000 blessés. Parmi les victimes figurent 589 femmes et plus de 185 enfants. Le personnel médical libanais est également en première ligne de cette crise, avec 178 membres tués et 306 blessés depuis le début de l’agression. Ces pertes humaines parmi les équipes de santé affectent directement les capacités d’intervention dans les zones à haut risque, et beaucoup de travailleurs de la santé continuent de se rendre sur le terrain au péril de leur vie.
La destruction de 244 véhicules de transport sanitaire complique encore davantage la logistique des secours, empêchant les équipes d’atteindre certaines zones en détresse. Avec 40 hôpitaux endommagés ou partiellement détruits et 84 centres médicaux touchés par les attaques, la capacité de réponse est largement compromise.