Outre les bombardements aux quatre coins du Liban, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent dans les villages limitrophes, dont celui de Bint Jbeil.
Dès l'aube du 5 novembre, le Hezbollah a revendiqué dans un communiqué avoir attaqué vers minuit un rassemblement des forces de l'armée israélienne aux abords sud-ouest de la localité de Maroun el-Ras (Bint Jbeil) avec une «salve de missiles».
Le parti chiite a également affirmé avoir visé un groupe de soldats dans la caserne de Dovev, face à Yaroun. L'artillerie israélienne, quant à elle, a revendiqué des frappes sur Maroun el-Ras, Bint Jbeil et al-Tayri.
Une ville symbolique
L'Orient-Le Jour a également fait part de violents affrontements à la périphérie d'Aïn Ebel et de Hanine, du côté du village de Rmeich. Des mitrailleuses et des roquettes sont utilisées dans les combats. Dans la même journée, l'aviation israélienne a bombardé Bint Jbeil. Dans la soirée, le Hezbollah a utilisé des drones kamikazes contre des soldats de Tsahal dans cette même localité.
La ville avait déjà connu d'importants combats lors de la guerre de juillet 2006. Bint Jbeil, une ville située près de la frontière israélienne dans le sud du Liban, possèdait une signification stratégique et symbolique pour les deux parties. Pour Israël, contrôler Bint Jbeil signifiait neutraliser une base importante du Hezbollah et démontrer une avancée significative. Pour le Hezbollah, Bint Jbeil représentait un bastion de résistance, notamment parce que c'est là que Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, avait prononcé son fameux discours de 2000, qualifiant Israël de «toile d’araignée» fragile, lors du retrait israélien du sud du Liban cette même année.
La bataille de Bint Jbeil avait commencé fin juillet 2006, alors que l’armée israélienne avait déjà pris le contrôle de plusieurs villages frontaliers. Israël pensait prendre rapidement Bint Jbeil, mais les forces du Hezbollah, bien préparées et connaissant le terrain, ont opposé une résistance féroce.
Les combattants du Hezbollah étaient retranchés dans des positions fortifiées et utilisaient des techniques de guérilla, avec un réseau de tunnels et de caches d’armes disséminés dans la ville. Ce réseau souterrain permettait des mouvements rapides et des attaques surprises sur les forces israéliennes, tout en restant hors de portée de la majorité des frappes aériennes.