Le 5 novembre, Benjamin Netanyahou a décidé de limoger son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Les deux hommes avaient à plusieurs reprises exprimé leur désaccord sur l'évolution de la guerre et la libération des otages.
«En pleine guerre, la confiance est plus que jamais requise entre le Premier ministre et son ministre de la Défense », mais « ces derniers mois, cette confiance s’est érodée », a affirmé le Premier ministre israélien dans une lettre adressée à Yoav Gallant, alors qu’Israël bataille sur deux fronts, contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.
Mais Yoav Gallant plaidait aussi pour une trêve avec le Hamas à Gaza en vue d’obtenir la libération des otages enlevés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, alors que l’objectif martelé par Benjamin Netanyahou est un anéantissement du mouvement islamiste palestinien. Depuis l'unique trêve de novembre 2023, tous les efforts diplomatiques pour mettre en place un cessez-le-feu dans le territoire palestinien de Gaza se sont avérés infructueux.
Des manifestants devant la résidence de Netanyahou
«La sécurité d’Israël a été et restera la mission de ma vie», a répondu Yoav Gallant sur le réseau X. Peu de temps après l'annonce du limogeage du ministre de la Défense, des milliers d'Israéliens sont descendus dans les rues.
À Tel-Aviv, des milliers de manifestants ont bloqué l'autoroute Ayalon dans les deux sens, allumant des feux et érigeant des barricades avec des centaines de blocs de béton provenant d'un chantier voisin. La police a utilisé des canons à eau et, fait inhabituel, du "skunk" (liquide malodorant) pour disperser les manifestants, y compris des familles d'otages présentes sur place.
À Jérusalem, près de la résidence du Premier ministre, les manifestants ont tenté de franchir les barrières de sécurité, conduisant à des affrontements avec la police qui a également déployé des canons à eau. Des milliers de personnes ont également manifesté à Haïfa, où des cris de «Bibi traître» ont retenti au carrefour Horev.