«Les besoins de défense de la Pologne passent avant tout», a déclaré à Ukrinform le porte-parole de la diplomatie polonaise Pawel Wronski, après avoir affirmé «qu'en repoussant l'invasion russe, l'Ukraine nous défend également».
Dans cet échange publié le 31 octobre, le diplomate polonais écarte toute livraison de chasseurs supplémentaires à l’aviation ukrainienne tant que les forces polonaises ne seront pas elles-mêmes en possession d’appareils plus modernes : «La Pologne est également confrontée à certaines menaces. Si quelque chose se dirige vers elle, il faut qu'il y ait des moyens de l'intercepter», avance Wronski, soulignant que Varsovie dispose actuellement de 48 avions de combat F-16, les F-35 achetés début 2020 n'ayant pas été livrés par Lockheed-Martin : «Pour l'instant, la Pologne ne dispose que de F-16, ce qui est insuffisant pour assurer un contrôle aérien complet», a-t-il ajouté avant de conclure : «Par conséquent, dès qu'il y aura une opportunité de remplacer ces quelques MiG techniquement bien équipés par d'autres avions […], ils pourront être transférés en Ukraine».
Ces appareils dont les Occidentaux «ne veulent plus»
Varsovie avait été la première chancellerie à annoncer le transfert à l’Ukraine d’avions de combat, après l’éclatement du conflit entre Kiev et Moscou. Une annonce qu’avait fait en mars 2023 le président polonais Andrzej Duda. Il était alors question de quatre appareils.
Une promesse polonaise à laquelle le Premier ministre slovaque par intérim avait emboité le pas, permettant alors à Kiev de recevoir plus d’une dizaine de ces appareils de conception soviétique au maniement desquels ses pilotes étaient rompus.
Cette cession à Kiev de ses vieux appareils, démobilisés, avait valu à Bratislava de se voir offrir par les États-Unis une réduction sur une vente d'hélicoptères d'attaque Bell AH-1Z Viper, ainsi qu'un chèque de 250 millions d'euros par Bruxelles en guise de compensation.
«On a l'impression que ces pays ne font que recycler de cette manière du vieux matériel dont ils ne veulent plus», avait réagi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à l’annonce de la livraison des MiG-29 slovaques. Peskov avait alors déclaré que «tous ces équipements seront détruits» au cours de l’opération militaire russe en Ukraine.
«Il s'agit d'un autre exemple de la façon dont certains États membres de l'Organisation de l'Atlantique Nord, notamment la Pologne, s'impliquent de plus en plus directement dans le conflit», avait ajouté le porte-parole du Kremlin.