Ce 2 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est exprimé lors de l'ouverture de la XVIe Assemblée du monde russe. Il a déclaré que plus Kiev foulerait aux pieds les accords, moins il lui resterait de territoire.
«Plus les dirigeants ukrainiens actuels, avec le soutien de l'Occident, détruisent les accords les uns après les autres, moins il reste de territoires à ce régime», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Celui-ci a également rappelé que si tous les accords avaient été respectés en février 2014, «il ne se serait rien passé et la Crimée aurait fait partie de l'Ukraine».
Une position qu'avait déjà tenue le ministre en juin, à l'issue de la réunion du Conseil ministériel des États membres de l'OTSC. Le chef de la diplomatie russe avait alors rappelé l’accord de transition, signé le 21 février 2014, entre l’opposition et le président Viktor Ianoukovitch ainsi que les ministres allemand, français et polonais des Affaires étrangères. Un accord auquel la Russie ne s’était pas opposé, avait souligné Sergueï Lavrov, mais qui fut «piétiné» dès le lendemain par le coup d’État de Maïdan et l’abrogation du statut du russe comme langue régionale, mettant le feu aux poudres dans le Donbass russophone.
«L'Ukraine n'a pas voulu préserver son intégrité territoriale au prix du respect des droits élémentaires des habitants de Donetsk et Lougansk, notamment le droit de parler leur langue maternelle – en l'occurrence le russe – parce que cela n'allait pas dans la logique russophobe et néonazie des autorités de Kiev», avait alors déclaré Lavrov.
«La Russie est ouverte à un règlement politique» du conflit
Le ministre russe des Affaires étrangères a également rappelé les accords d'Istanbul. «Ils ont eu une troisième chance à Istanbul en avril 2022, le président [Poutine] en a parlé en détail. Bien sûr, les réalités actuelles sont également différentes de celles d'avril 2022», a souligné le ministre russe.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle ne renonçait pas à des pourparlers pour résoudre le conflit en Ukraine. Dans une interview publiée le 1er novembre dans le journal turc Hürriyet, Sergueï Lavrov a une nouvelle fois estimé que la paix ne faisait «pas partie des plans» de Kiev et de ses soutiens occidentaux.
«La Russie est ouverte à un règlement politique. Il ne devrait pas s'agir d'un cessez-le-feu temporaire, mais de mettre fin au conflit en supprimant ses causes profondes. Il s'agit notamment de l'expansion de l'OTAN vers l'est, qui menace les intérêts vitaux de la Russie en matière de sécurité, ainsi que de la violation par le régime de Kiev des droits des Russes et des résidents russophones de l'Ukraine», a noté le diplomate.
Moscou veut une «paix définitive» en Ukraine et non un «gel» du conflit
La veille de la publication de cette interview, le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia, avait averti au Conseil de sécurité que la Russie ne permettrait pas «de répétition du scénario des accords de Minsk», via un gel du conflit qui permettrait à Kiev de «panser ses plaies».
«Nous sommes prêts à chercher des compromis, nous sommes prêts à rendre ces compromis raisonnables» pour mettre un terme au conflit en Ukraine, avait déclaré le 24 octobre le président russe lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision Rossia 1.
Le 14 juin, lors d'un discours au ministère des Affaires étrangères, Vladimir Poutine avait présenté les conditions préalables à la paix avec Kiev, afin de mettre «un terme définitif» au conflit : le «retrait complet» des troupes de Kiev des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson. Une proposition rejetée par Kiev et ses principaux soutiens occidentaux.