La Corée du Nord a testé ce 31 octobre un missile balistique intercontinental «en guise d'avertissement à ses adversaires régionaux», rapporte l'agence de presse d’État KCNA. Il s’agit, selon des responsables japonais et sud-coréens, du «plus long test» jamais effectué par Pyongyang en mer du Japon.
Dans un communiqué, un porte-parole du ministère de la Défense de Pyongyang a qualifié ce test de «crucial», soulignant qu’il mettait à jour les «derniers développements» des missiles de la République populaire démocratique de Corée et démontrait la «modernité» et la «crédibilité» de sa «dissuasion stratégique».
Le chef d’État Kim Jong-un, qui a assisté au lancement, a déclaré de son côté que cet essai représentait «une action militaire appropriée» et un «message envoyé aux rivaux», qui ont «intentionnellement aggravé la situation régionale» en posant récemment «une menace à la sécurité de notre République».
Le dirigeant nord-coréen a accusé les adversaires régionaux de Pyongyang de «resserrer dangereusement leur alliance nucléaire et de se livrer à diverses manœuvres militaires aventureuses», ajoutant : ces actions «soulignent encore davantage l'importance de renforcer nos forces nucléaires».
La Corée du Nord condamne depuis des années les exercices militaires conjoints menées entre les États-Unis et la Corée du Sud. Pyongyang qualifie ces manœuvres de «frénétiques» et d'«hostiles», et les considère comme des répétitions en vue d'une invasion.
Plus tôt ce mois-ci, Pyongyang a accusé Séoul d'avoir largué des tracts de propagande par drones. En représailles, la Corée du Nord a fait exploser une section de route sur la frontière et largué à son tour des ballons remplis d’excréments sur son voisin du sud.
«Trajectoire surélevée»
Les responsables nord-coréens n'ont précisé ni le type du missile testé, ni les détails techniques de cet essai. En revanche, des responsables sud-coréens et japonais ont affirmé qu’il s’agissait du missile nord-coréen «ayant volé le plus longtemps jusqu'à présent».
Le projectile est resté en vol pendant 87 minutes, atteignant une altitude de 7 000 km, ont déclaré des responsables japonais et sud-coréens, précisant qu’il avait parcouru 1 000 km horizontalement.
Selon, le ministère japonais de la Défense, le missile s'est écrasé à environ 300 km à l'ouest de l'île d'Okushiri. Plus tôt dans journée, l’armée sud-coréenne avait dit «détecter» le lancement du missile, précisant qu’il suivait une «trajectoire surélevée».
Si la Corée du Nord procède régulièrement à des essais de missiles dans un contexte de tensions avec la Corée du Sud et les États-Unis, un tir de missile balistique intercontinental reste un événement relativement rare.
Le dernier test de ce type avait eu lieu en décembre 2023, lorsque le projectile avait parcouru environ 1 000 km au cours d’un vol de 73 minutes.