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Naïm Qassem, nouveau leader du Hezbollah, évoque la possibilité d'un cessez-le-feu sous «conditions»

Le nouveau secrétaire général du Hezbollah a affirmé que son mouvement n'était pas contre des négociations avec Israël, si l'Etat hébreu acceptait leurs conditions. Naïm Qassem a toutefois précisé que le parti chiite était prêt à une guerre longue.

Deux jours après son élection, le nouveau secrétaire général du Hezbollah a pris la parole pour évoquer les objectifs du parti, mais également pour ouvrir les portes à des négociations en vue d'un cessez-le-feu au Liban.

Dans sa première prise de parole après son élection, Naïm Qassem a affirmé le 30 octobre que les «efforts diplomatiques en cours actuellement» pour mettre fin à la guerre au Liban n'aboutiront pas.

Dans son allocution, l'ancien numéro 2 historique du mouvement a affirmé que son parti a «l’expérience et les moyens nécessaires, et est préparé pour un combat de longue durée»; il a estimé que les «coups douloureux» qu'il inflige aux Israéliens pousseront ces derniers à faire marche arrière et à revenir à la table des négociations.

Prêt à négocier, mais également prêt à continuer la guerre

«Nous ne savons pas quand tous ces facteurs pourront mener à la fin de la guerre, mais nous poursuivons le combat et ne mendierons pas un cessez-le-feu», a-t-il insisté, avant de préciser: «Si l'Israélien décide qu'il veut arrêter l'agression, nous disons que nous acceptons, mais aux conditions que nous jugeons convenables». 

Le nouveau leader du Hezbollah a également souligné qu'il n'y avait pour le moment «aucun projet qu'Israël ait accepté dont nous puissions discuter». «Nous sommes sur la même longueur d’onde avec Nabih Berry» (le président du Parlement qui est en charge des pourparlers pour un cessez-le-feu au Liban, NDLR), a ajouté Kassem, soulignant que « toute solution politique aura lieu par les négociations indirectes».  Il n'a pas explicitement lié un cessez-le-feu à un arrêt des combats à Gaza, comme le Hezbollah l'exigeait par le passé.

Dans son discours, le chef du parti chiite s'est montré optimiste quant au déroulement des affrontements sur le terrain, s'engageant à poursuivre le «plan de guerre» de son prédécesseur Hassan Nasrallah. «Nous avons réussi à nous reconstituer malgré l'attaque des bunkers et l'assassinat de nos chefs, des coups douloureux qui auraient provoqué l'effondrement de n'importe quelle armée ou pays», s'est-il vanté, précisant que les postes vacants sont comblés. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, nos missiles tombent sur les grandes villes en Israël. Haïfa est devenue la favorite de nos combattants».

«Cette guerre va se terminer par une victoire certaine», a-t-il poursuivi, en insistant sur le fait que «selon le centre d'opérations de la résistance, il y a eu 90 tués et 750 blessés dans les rangs des Israéliens, et 10 fois moins de notre côté». L'armée israélienne a reconnu, jusqu'à présent, la mort d'une trentaine de ses soldats dans les combats au Liban-Sud. Le Hezbollah, de son côté, n'annonce plus les morts dans ses rangs depuis fin septembre.

«Nous pouvons tenir des jours, des semaines, voire des mois. Sortez de notre territoire pour réduire vos pertes, sinon vous allez voir des choses que vous n'avez jamais vues auparavant», a-t-il dit aux Israéliens, affirmant que ces derniers n'ont pas avancé au Liban-Sud au-delà des positions les plus proches de la frontière par peur d'une «confrontation directe» avec les hommes du Hezbollah.