Perpétré par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), l'assaut lancé sur Jaar, visait, selon des responsables yéménites, à tuer le commandant Ali al-Sayed, de la Résistance populaire, une coalition sunnite qui combat les rebelles chiites Houthis aux côtés du gouvernement du Yémen. En plus de la mort d'al-Sayed, dix autres membres de cette coalition ont péri dans l'attaque, ainsi que quatre djihadistes. Ceux-ci ont fait exploser le principal QG loyaliste de la ville, et ont chassé les forces progouvernementales de la ville, située dans la province d'Abyane. Un chef djihadiste aurait même annoncé dans le haut-parleur de la grande mosquée que le groupe avait pris le contrôle de «l’émirat de Jaar», ont rapporté des habitants joints par l’AFP.
Un responsable cité par l’agence de presse française AFP a indiqué qu’«Al-Qaïda et la Résistance populaire ne sont plus présents à Jaar». Alors que les terroristes ont réussi à faire fuir les combattants loyalistes de leur fief, on ignore la raison de leur départ. Selon cette même source, ils se seraient retranchés dans un autre de leurs bastions, non loin de la ville. L'organisation terroriste Aqpa est très active dans la province d'Abyane, où elle contrôle la capitale, Zinjibar.
Les rebelles chiites Houthis, eux, ont réalisé de grandes avancées dans le pays, mais depuis 2014, le gouvernement du Yémen, aidé par les frappes d’une coalition menée par l’Arabie saoudite, reprend peu à peu du terrain. En parallèle à cette guerre, le pays doit également faire face à l’avancée de groupes djihadistes agissant selon leur propre agenda, comme Daesh ou Aqpa. Ce dernier groupe tire notamment profit de la situation afin de conquérir différents secteurs, comme la ville de Moukalla, en juin.