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Paris salue l'affaiblissement du Hezbollah mais craint une guerre civile au Liban

Le ministre français des Armées Stéphane Lecornu a mis en garde contre les risques d'une guerre civile au Liban. Il s'est également réjoui du récent affaiblissement du Hezbollah compte tenu des bombardements israéliens. Pour éviter un tel scénario, la France mise sur une conférence internationale.

Alors que la situation se détériore au pays du Cèdre en raison des bombardements quotidiens de l'aviation israélienne, Paris alerte sur les risques d'une guerre civile au Liban.

Un cessez-le-feu au Liban est une «nécessité pour notre sécurité collective». Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a mis en garde le 21 octobre sur la chaîne LCI contre un effondrement du pays et le risque d'une «guerre civile imminente».

«Notre position, en ce moment, passe surtout par une crainte (...) d'une guerre civile imminente au Liban», a confié Sébastien Lecornu.  Le ministre français des Armées a notamment évoqué les populations déplacées, les «dynamiques interconfessionnelles qui sont très fortes» ou encore «l'affaiblissement du Hezbollah [qui] est une bonne nouvelle, on ne va pas dire le contraire». 

Pour éviter le pire, Paris mise sur... une conférence

En effet, le pays du Cèdre est connu pour son maillage communautaire avec la présence de plus de 17 communautés religieuses sur son sol. La Constitution est de facto représentative du confessionnalisme avec une attribution de certains postes clés en fonction de l'appartenance religieuse. Le président doit être chrétien maronite, le Premier ministre doit être sunnite et le chef du Parlement doit être chiite.

«Mais vous voyez bien que le Liban peut complètement s'effondrer encore plus qu'il ne l'est déjà», a-t-il ajouté. Pour éviter un tel scénario, Paris mise notamment sur l'organisation d'une conférence internationale sur le Liban, prévue le 24 octobre prochain,  pour «assurer la souveraineté du Liban». D'ailleurs, le Premier ministre libanais Najib Mikati a a indiqué qu'il entendait demander une «aide pour la sécurité» relative à «tout ce qui concerne l'armée et les forces de sécurité intérieure» lors de cette conférence. 

«Est-ce que notre objectif, c'est qu'une guerre civile n'éclate pas au Liban ? La réponse est oui. Est-ce qu'on est l'un des rares pays occidentaux à déployer autant d'énergie et autant de moyens pour qu'une guerre civile n'éclate pas au Liban ? Il est certain que oui, et ça explique aussi la singularité française», explique le ministre, sans toutefois condamner les frappes israéliennes sur le pays du Cèdre qui ont poussé plus d'un million de Libanais sur la route de l'exil.

«On est là pour essayer, de manière très opérationnelle, d'éviter une guerre interconfessionnelle et une guerre civile au Liban, et par définition, ça demande parfois, beaucoup de concentration», a conclu Sébastien Lecornu.