«L’échec de Recep Tayyip Erdogan en Syrie et de ses groupes terroristes signifie sa mort politique, c’est pourquoi il voudrait faire quelque chose pour mettre des obstacles au succès[de l’intervention russe]», a précisé Bachar el-Assad. «Il les a mis, mais je ne pense pas que cela inversera le rapport des forces. La guerre contre le terrorisme se poursuit», a-t-il conclu.
Le président syrien a également précisé que la catastrophe n’empêcherait pas les négociations pacifiques dans son pays ravagé par la guerre.
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«Je pense que le SU-24 abattu a montré l’acharnement de Recep Tayyip Erdogan qui a perdu son sang-froid parce que la Russie avait changé le rapport des forces sur le terrain», a-t-il souligné en ajoutant que la «participation bénéfique de la Russie se renforce».
«Je pense qu’il n’y aura pas de retour en arrière, même s’il essaye encore une fois», a déclaré le président syrien.
La Turquie, membre de la coalition menée par les Etats-Unis qui insiste sur le départ de Bachar el-Assad, affirme que le bombardier russe SU-24 a été abattu parce qu’il avait violé l’espace aérien turc pendant «17 secondes». Ankara continue de répéter que l’équipage russe a reçu des avertissements, mais Moscou rejette cette affirmation en citant des preuves de son service de renseignement. Quant au pilote survivant, Konstantin Mourakhtine, il affirme n’avoir reçu aucun avertissement radio ou visuel du F-16 turc.
Le président syrien a notamment accusé la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar d’être des obstacles majeurs dans la guerre non seulement contre Daesh, mais aussi contre le terrorisme en général.
«Si vous voulez combattre et vaincre les réseaux terroristes, vous devez bloquer tous les approvisionnements en armes et fonds accordés aux terroristes et arrêter leur afflux en Syrie via la Turquie et avec l’appui des Saoudiens et des Qataris. C’est la première mesure à prendre parallèlement à la lutte contre ces réseaux», a-t-il déclaré.
Il a aussi précisé qu’on doit aussi faire des pas en vue du «processus de réconciliation».
«Si les terroristes abandonnent leurs armes et reviennent à la vie normale, le gouvernement leur accordera une amnistie. […] Mais Daesh et le front Al-Nosra ne sont pas prêts à abandonner leurs armes ou à mener des négociations avec le gouvernement».
En répondant à une question sur la possibilité de voir un accord de paix entre les troupes gouvernementales et celles de l’opposition signé à Prague, comme l’avait suggéré en septembre, à New York, le président tchèque Milos Zeman, le président Bachar el-Assad a répondu : «Si vous posez la question aux Syriens, ils vous diront qu’ils ne veulent pas de conférence de paix, par exemple en France, car la France soutient le terrorisme et la guerre et non la paix. Mais comme vous mentionnez Prague, ce serait généralement accepté, en raison de la position équilibrée de votre pays».