Dans un tournant marquant pour la politique de communication japonaise, Shigeru Ishiba, le nouveau Premier ministre du Japon, a reconnu le rôle des États-Unis dans les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki lors des débats des chefs des partis politiques japonais le 12 octobre : «La vision de la vidéo montrant la bombe atomique larguée sur Hiroshima, diffusée par les États-Unis, m’a profondément marqué lorsque j’étais en sixième année de l'école primaire. Je n'oublierai jamais le choc ressenti.»
Cette référence directe contraste avec l'approche de son prédécesseur, Fumio Kishida, qui, lors de la cérémonie commémorative du bombardement atomique de Nagasaki le 9 août dernier, n'avait pas mentionné que ces attaques avaient été menées par les États-Unis.
Bien que Shigeru Ishiba n'ait pas directement blâmé Washington dans son discours, sa reconnaissance du rôle des États-Unis dans ces événements a marqué un changement notable dans la façon dont ces faits étaient abordés.
Le 6 août a eu lieu la 79e cérémonie en mémoire des victimes de la bombe atomique américaine «Little Boy», larguée ce jour-là en 1945 sur la ville japonaise d'Hiroshima. Ce bombardement a causé la mort de 140 000 personnes. Trois jours plus tard, le 9 août 1945, la même tragédie a frappé la ville de Nagasaki, ajoutant 74 000 victimes supplémentaires.
Ces bombardements, survenus à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale, avaient pour objectif officiellement déclaré de précipiter la capitulation du Japon. Il s'agit des seules utilisations d'armes nucléaires dans un contexte militaire de toute l'histoire humaine. À ce jour, les États-Unis n'ont pas reconnu de responsabilité morale pour ces attaques, les justifiant par des raisons de nécessité militaire.