La commémoration du 79e anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki a pris une tournure pour le moins politisée. Plusieurs invités de marque n'ont en effet pas fait le déplacement, en raison de l'absence de la délégation israélienne.
Ce 9 août, le gouvernement japonais a organisé des hommages aux victimes de la catastrophe de la bombe atomique larguée par les Américains à Nagasaki. Or, le maire de la ville martyre n'a pas invité l'ambassadeur israélien Gilad Cohen afin d'éviter – selon la mairie – de potentielles manifestations liées à la guerre à Gaza.
Si le représentant de l'État hébreu au pays du Soleil levant avait bien été convié aux commémorations du 6 août à Hiroshima, son invitation était accompagnée d'une note enjoignant Israël «à faire un pas vers la paix», jugeant «profondément regrettables les nombreuses pertes humaines».
L'absence d'Israël provoque l'ire de l'Occident
«Nous voulions que la cérémonie se déroule sans heurts, de manière pacifique et solennelle. Ce fut une décision difficile à prendre», a soutenu le maire de Nagasaki, Shiro Suzuki, jugeant «regrettable» l'absence de ces ambassadeurs occidentaux.
Cette absence d'invitation adressée à Gilad Cohen n'a clairement pas été du goût de plusieurs chancelleries occidentales.
Le fait de ne pas convier Israël «crée une équivalence malheureuse et trompeuse avec la Russie et la Biélorussie, les seuls autres pays à ne pas être invités» a ainsi estimé la représentation britannique au Japon, annonçant que l'ambassadrice Julia Longbottom ne serait pas présente.
L'ambassade américaine a également fait savoir que Rahm Emanuel, un proche de Barack Obama, actuellement ambassadeur des États-Unis au Japon, n'assisterait pas à la cérémonie. «Le maire de Nagasaki a politisé l'événement en n'invitant pas l'ambassadeur israélien», a-t-elle justifié.
L’ambassade de France considère quant à elle l’absence de l’ambassadeur israélien comme «regrettable et contestable». Les délégations de ces pays ont tout de même assisté à l'événement commémoratif, mais avec des diplomates de second rang.
Dans une lettre envoyée en juillet au maire de Nagasaki, l’Australie, l’Allemagne, le Canada, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Union européenne et les États-Unis avaient prévenu qu’il leur serait «difficile d’avoir une participation de haut niveau à cet événement» si Israël n'était pas convié.
Le bombardement de Nagasaki par les États-Unis a entraîné la mort de plus de 74 000 habitants de cette ville du sud de l'île de Kyushu, au Japon. Cette décision prise par le président Truman visait à faire capituler le Japon durant la Seconde Guerre mondiale.