Les relations entre le président américain et le Premier ministre israélien sont loin d'être cordiales. Des extraits du livre War, du célèbre journaliste américain Bob Woodward, montrent le locataire de la Maison Blanche perdant patience vis-à-vis du chef du gouvernement israélien.
Avant la sortie officielle de l'ouvrage, le 15 octobre prochain, la chaîne CNN en a ébruité le 9 octobre certains extraits croustillants, notamment sur les relations tumultueuses entre Joe Biden et Benjamin Netanyahou. L'ouvrage rapporte, entre autre, des propos du président américain tenus ces derniers mois.
«Ce fils de pute, Bibi Netanyahou, c’est un salaud, c'est un putain de salaud!», aurait ainsi déclaré Joe Biden au printemps, en privé, après avoir été informé du projet israélien de lancer une offensive sur Rafah, le poste-frontière du sud de la bande de Gaza. La Maison Blanche avaient pourtant tracée sa «ligne rouge» sur cette localité méridionale de l'enclave gazaouie, espérant contraindre l'exécutif israélien de ne pas poursuivre plus au sud son opération militaire dans l'enclave gazaouie.
«Quelle est ta stratégie, mec ?» aurait-il directement demandé à Benjamin Netanyahou. «Nous devons entrer dans Rafah», aurait rétorqué le Premier ministre israélien, malgré les récriminations de son interlocuteur. Après l’invasion terrestre sur l’enclave palestinienne, Biden aurait même déclaré en privé à propos de Netanyahou : «C’est un putain de menteur».
Des relations exécrables, mais un soutien financier constant
Un autre point de rupture se serait produit lors de l’assassinat de Fouad Chokor, commandant militaire du Hezbollah, lors d’une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth fin juillet. «Bibi, c’est quoi ce bordel ?», se serait agacé Joe Biden lors d’un appel téléphonique à son partenaire israélien, le prévenant : «Tu sais que la perception d’Israël dans le monde entier est de plus en plus que vous êtes un État voyou, un acteur voyou ?», révèle l'ouvrage de Bob Woodward.
L’administration Biden aurait également été «furieuse lorsqu’Israël leur a donné peu d’indications sur sa série de frappes», celle qui a tué le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah le 27 septembre, dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté le 9 octobre le Washington Post. Une décision prise par Benjamin Netanyahou alors qu’il se trouvait à New York pour donner un discours aux Nations unies et que les États-Unis et la France travaillaient sur une proposition de trêve de 21 jours au Liban.
Malgré la relation peu cordiale entre les deux hommes, la politique américaine à l'égard de son allié traditionnel demeure inchangée. Washington continue de soutenir l'effort de guerre israélien.
Le journal israélien Haaretz soulignait dans un article publié le 24 septembre que «l’exaspération de l’Amérique avec Netanyahou est arrivée trop tard», ajoutant que «le président et son équipe de politique étrangère et de sécurité nationale ont été alertés et avertis pendant des mois qu’ils étaient menés par le bout du nez par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui s’opposera à tout accord».