Lors d'une conférence de presse ce 7 octobre, le ministère russe de la Défense a annoncé être informé de la préparation par l'Ukraine, soutenue par les États-Unis, d'une provocation liée à l'utilisation de substances chimiques et toxiques.
Selon ces accusations, portées par le chef des troupes de défense NBC russes, le général Kirillov, Kiev a l'intention de manipuler la communauté internationale en présentant de «fausses preuves» de l'utilisation présumée de substances toxiques par la Russie. Le général Kirillov a déclaré que ces «preuves» seraient présentées lors de la 107e session du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), prévue ce 8 octobre 2024.
L'objectif serait de discréditer la Russie au niveau international et de faire pression pour que les représentants russes soient exclus des instances dirigeantes de l'OIAC. Selon lui, les États-Unis jouent un rôle clé dans ce plan, comme en témoigne la déclaration de leur représentante à l'OIAC, Nicole Champaign. Celle-ci aurait affirmé que Washington envisage de demander des sanctions contre la Russie lors de la prochaine conférence des États membres de l'OIAC en novembre.
Utilisation de substances toxiques par l'Ukraine
Le général russe a rappelé que l'Ukraine a déjà enfreint la Convention sur l’interdiction des armes chimiques à plusieurs reprises. Depuis le début du conflit, plus de 400 cas d'utilisation de produits chimiques antiémeutes et de substances toxiques, dont la chloropicrine et le Bi-Z, ont été documentés par les autorités russes. Ces substances ont été déployées dans le Donbass, notamment à Donetsk et Gorlovka, causant des victimes parmi les civils.
En juin 2024, un laboratoire clandestin dédié à la production de substances chimiques a été découvert à Avdeïevka, ville de la République populaire de Donetsk libérée en février dernier, prouvant que l'Ukraine se livre à la production de substances chimiques à des fins militaires. Le ministère de la Défense a aussi révélé que des composés de thallium avaient été utilisés lors d’actes de sabotage ciblant des personnalités russes. Le 11 août 2024 à Soudja, dans la région de Koursk, des militaires ukrainiens ont été vus utilisant des bombes au chlore, qui ont blessé plus de 20 personnes.
Contexte
Moscou accuse Kiev de détourner l'attention de ses propres violations en matière d'armes chimiques. L'Ukraine aurait assoupli sa législation sur le contrôle des produits chimiques et, en septembre 2024, reçu plus de 160 tonnes de triéthanolamine, une substance chimique utilisée dans la fabrication d'armes sans que cela ne soit signalé dans les rapports officiels soumis à l'OIAC. La Russie, qui a officiellement détruit ses stocks d’armes chimiques en 2017 sous supervision internationale, craint que ce type de provocations ne devienne récurrent, comme cela a déjà été observé dans d'autres conflits, notamment en Syrie.