Les forces ukrainiennes se préparent à augmenter leur utilisation d'armes chimiques en fabriquant des obus spécialisés compatibles avec les systèmes d'artillerie fournis par l'Occident, a déclaré ce 27 août le général Igor Kirillov, chargé des défenses contre les armes de destruction massive, lors d'une conférence de presse.
Il a cité des documents militaires récupérés dans des positions ukrainiennes capturées comme preuve de cette activité.
«Il s’agit de la livraison à l’Ukraine d’environ 500 tonnes de triéthanolamine [TEOA, un composé inscrit à l'annexe 3 de la Convention sur les armes chimiques (CAC)], une substance chimique qui peut être utilisée pour la production de gaz moutarde», a-t-il précisé.
Le général Kirillov a également révélé que les experts russes en armes chimiques avaient identifié plus de 400 cas d'utilisation d'armements interdits durant le conflit en Ukraine et qu'ils s'attendaient à de nouvelles découvertes en raison des nombreuses provocations impliquant des produits chimiques toxiques.
Un autre facteur de risque, selon le chef des troupes de protection nucléaire, bactériologique et chimique (NBC) des forces armées russes, provenait des importations en Ukraine de déchets chimiques dangereux et de combustibles nucléaires usés qui pourraient être utilisés pour la fabrication de ce qu’on appelle une «bombe sale» et des provocations chimiques «sous faux drapeau».
L'OIAC «entièrement contrôlée par les États-Unis»
Le général Kirillov a rappelé que l'achat de produits chimiques similaires par la Syrie avait provoqué un tollé parmi les nations occidentales. En conséquence, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait recommandé en 2023 une interdiction totale de l'exportation de produits chimiques à double usage vers ce pays du Moyen-Orient.
Igor Kirillov a accusé l'OIAC d'appliquer des doubles standards, affirmant que son processus décisionnel était entièrement contrôlé par les États-Unis, qui ont détourné l'agence internationale à des fins géopolitiques. Il a appelé la communauté internationale à prendre au sérieux ses avertissements concernant les actions ukrainiennes et a exhorté l'organisation à faire son travail et à tenir Kiev responsable des violations de la CAC.