Le ministre russe des Affaires étrangères a exprimé sa vive préoccupation face à l'escalade des attaques israéliennes au Liban, dénonçant en particulier les assassinats ciblés de dirigeants régionaux, devenus selon lui une « méthode courante » de l'armée israélienne. Il a qualifié ces actions de dangereuses, affirmant qu'elles aggravent les tensions au Moyen-Orient et menacent la stabilité de la région. Dans un article publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, Lavrov a cité deux événements récents : l'assassinat à Téhéran d'Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, le 31 juillet et celui le 27 septembre à Beyrouth d'Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah.
Accusation contre Washington
Le ministre russe a également reproché aux États-Unis de ne pas avoir condamné l'invasion terrestre israélienne du Liban, qui a débuté le 1er octobre. Il a accusé Washington de fermer les yeux sur les actions d’Israël, facilitant ainsi l’extension de ses opérations militaires. « En ne prononçant aucun mot de condamnation, l'administration américaine encourage son allié israélien à élargir la zone de guerre », a déclaré Lavrov. Cette critique s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la Russie et les États-Unis sur leur vision respective des dynamiques au Moyen-Orient.
Outre la condamnation des actions militaires israéliennes, il a insisté sur l’importance de fournir une aide humanitaire à la région, en particulier à Gaza, où les infrastructures ont été lourdement touchées. Il a également réaffirmé la position russe en faveur des droits des Palestiniens à l'autodétermination, soulignant la nécessité de respecter les accords de 1967 et de permettre la création d'un État palestinien viable avec Jérusalem-Est comme capitale.
Contexte
Cette déclaration intervient alors que les violences entre Israël et le Hezbollah s'intensifient. Depuis septembre 2024, les frappes aériennes israéliennes ont causé plus d’un millier de mort et plusieurs milliers de blessés au Liban. Le ministère russe des Affaires étrangères a mis en garde contre les répercussions humanitaires désastreuses et le risque d'un conflit régional. Moscou a appelé à une désescalade immédiate et exhorté la communauté internationale à exercer une pression pour ramener toutes les parties à la table des négociations afin de trouver une solution diplomatique durable.