«Ce n'est pas à moi de décider.» Telle est la réponse de Mark Rutte, l’ancien Premier ministre néerlandais, devenu le 1er octobre secrétaire général de l'OTAN. Celui-ci était interrogé lors de sa première conférence de presse à Bruxelles sur la demande de Kiev de pouvoir utiliser les armes à longue portée occidentales fournies par les Occidentaux pour frapper le territoire russe.
Invoquant «le droit international», Mark Rutte a d'abord défendu la légitimité des frappes ukrainienne sur des cibles militaires situées en territoire russe. «Comme nous le savons, le droit international ne s'arrête pas aux frontières. Reconnaître le droit à la défense de l'Ukraine implique également qu'elle puisse frapper des cibles légitimes en Russie», a-t-il affirmé.
Déclarant «comprendre la demande de l’Ukraine», Rutte a cependant précisé que l’octroi à Kiev d’un tel feu vert «relève de la compétence de chaque allié dans le cadre de ses relations avec l'Ukraine». «En définitive, c’est à chaque allié de déterminer l'étendue de son soutien à l'Ukraine. Ce n’est pas à moi de décider, mais aux alliés individuels dans le cadre de leurs relations avec Kiev », a-t-il ajouté.
Fervent soutien de Kiev, Mark Rutte a également rappelé l'importance de celui des États-Unis, qui ont alloué plusieurs dizaines de milliards de dollars d’aide militaire à Kiev depuis l’éclatement du conflit en février 2022. «Soyons clairs, l'Ukraine n'existerait probablement plus en tant que pays sans le soutien des États-Unis», a déclaré le successeur de Jens Stoltenberg, mettant en avant l'ampleur de l'engagement militaire occidental.
Frappes en profondeur : la Russie met en garde les pays de l’OTAN
Le nouveau secrétaire général prend les rênes de l'OTAN dans un climat de tensions croissantes entre Moscou et les chancelleries occidentales et ce alors que le soutien militaire à l’Ukraine ne fait pas consensus au sein de l’Alliance.
Alors que Kiev réclame la levée des restrictions occidentales sur l’usage de missiles à longues portée, le président russe et l’ambassadeur de la Russie à l’ONU ont averti qu’une telle autorisation des pays occidentaux serait considérée comme «une implication directe» des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine.
Le 25 septembre, Vladimir Poutine a déclaré que des «clarifications» de la doctrine nucléaire russe avaient été proposées, notamment celle de considérer comme une «attaque conjointe» une attaque menée contre la Russie «par un pays non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d'un pays nucléaire».