«Malgré la perte de quelques dirigeants, les agressions, entre autres, contre des civils, jamais nous n'abandonnerons nos positions sincères et honnêtes. La résistance islamique [le Hezbollah, ndlr.] continuera d'affronter l'ennemi israélien, en soutien au peuple palestinien et en défendant le Liban», a déclaré ce 30 septembre Naïm Kassem.
Pour la première fois en 32 ans, le Hezbollah se trouve sans son emblématique leader, Hassan Nasrallah, assassiné le 27 septembre. Son adjoint, Naïm Kassem, a pris la parole dans une intervention télévisée d’une vingtaine de minutes. Face aux incertitudes, il a rassurer les Libanais et prévenu les Israéliens à la fois en déclarant : «Nous poursuivons le chemin tracé par Hassan Nasrallah». Un message de continuité dans un moment décisif pour le mouvement.
Naïm Kassem, a par ailleurs affirmé que le Hezbollah continuerait de soutenir Gaza à affronter Israël et qu’un nouveau secrétaire général allait bientôt élu afin de succéder Hassan Nasrallah. «Nous allons choisir un nouveau secrétaire général bientôt, et ce, selon la hiérarchie du parti. Et soyez rassurés, les choix seront aisés», a souligné le numéro deux du Hezbollah.
Le Hezbollah «solide» malgré la «douleur»
Il a également rejeté les rumeurs selon lesquelles il serait difficile pour le conseil de la choura - le conseil consultatif du mouvement -, de se réunir dans ce contexte, soulignant que le nouveau leader, bien qu'il puisse devenir une cible pour Israël, sera choisi sans entrave.
Le chef par intérim du Hezbollah a également déclaré qu’«Israël tentait de déstabiliser la structure interne du mouvement, mais que celui-ci restait solide et opérationnel malgré la douleur causée par les récents événements».
Naïm Kassem a confirmé avoir repris les rênes du parti après la frappe du 27 septembre, dissipant les inquiétudes concernant un éventuel vide laissé au sommet du Hezbollah après la série d'éliminations ciblées de ses responsables. L’élection d’un nouveau secrétaire général se fera «facilement et rapidement», avec une certaine «clarté» sur les noms proposés.
Qui sera le prochain leader du Hezbollah ?
L'histoire se répète, tout comme en 1992, à la suite de l’assassinat d’Abbas el-Moussaoui, ancien secrétaire général du Hezbollah, le mouvement traverse une phase d’incertitude.
C’est le conseil de la choura qui doit élire le nouveau secrétaire général, dont théoriquement le mandat ne dure que trois ans et n'est renouvelable qu'une seule fois. Nasrallah est quant à lui resté à la tête du parti de 1992 à 2024.
Le 28 septembre, au lendemain de l'assassinat de Hassan Nasrallah, L'Orient-Le Jour estimait que face aux circonstances exceptionnelles et à la probable intervention terrestre israélienne, la choura du Hezbollah pourrait décider de contourner les élections et de désigner directement un nouveau secrétaire général.
Hachem Safieddine, cousin de Hassan Nasrallah et proche de Téhéran, est le principal candidat. Actuellement chef du conseil exécutif, il supervise les activités sociales, politiques et économiques du mouvement et jouit d'une influence significative au sein du Hezbollah.