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Elimination de Hassan Nasrallah : la piste de bombes américaines se précise

Afin d'éliminer le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, l'armée israélienne aurait utilisé des bombes Mark 84 de 2 000 livres produites aux États-Unis, ont affirmé plusieurs sources aux États-Unis. Ce type de bombe est réputé pour sa puissance explosive ainsi que son habilité à pénétrer profondément dans le sol avant d'exploser.

Le corps du leader du Hezbollah, tué le 27 septembre par l’armée israélienne, a été extrait des décombres le 29 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth. Son assassinat, à l'aide d'une salve de bombes larguée sur le quartier général de la milice chiite, a provoqué une onde de choc au Liban et dans la région.

À 18h17, une détonation fait trembler la terre et résonne dans Beyrouth jusqu’à 40 kilomètres de là. Selon les sources du New York Times, 80 bombes ont été larguées, ce que semble confirmer une analyse par le même journal de la vidéo diffusée par l’armée israélienne, montrant huit avions équipés de 15 bombes de 900 kilos.

Sur la chaîne NBC News, le sénateur américain de l'Arizona Mark Kelly a affirmé le 29 septembre qu'Israël aurait utilisé des «bombes Mark 84 de 2 000 livres [900 kilos, ndlr] produites aux États-Unis» afin de tuer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. C'est la première fois qu'un officiel, israélien ou américain, précise le type de munition utilisée dans ces frappes du 27 septembre.

Des bombes «anti-bunkers»

Interrogé par la chaîne sur l'éventualité d'imposer des conditions à Israël pour les livraisons d'armes, le sénateur a estimé que «le moment n'était pas encore venu». «Nous voyons l'utilisation de plus de munitions équipées d'un kit de guidage JDAM, et nous continuons de fournir ces armes», a-t-il souligné, avant de se dire «convaincu» que la bombe utilisée pour «éliminer Nasrallah» était une «bombe guidée de la série Mark 84». 

Dans ce même entretien, Mark Kelly a estimé que c'était «une bonne chose» que le chef du parti chiite soit mort et que cela envoyait «un message fort».

Un article de L'Orient-Le Jour, citant des informations du média israélien Haaretz, précisait qu'une vidéo publiée par l'armée israélienne sur son compte Telegram après son opération contre la banlieue-sud de Beyrouth montre au moins huit avions armés de ces bombes de 900 kilos.

«Certaines, une quinzaine, sont identifiables comme étant le modèle BLU-109, de fabrication américaine et équipé d'un kit de guidage JDAM», a relaté le quotidien francophone libanais. Ces bombes sont appelées «bunker busters» (démolisseur de bunkers), car elles permettent de pénétrer dans le sol avant d’exploser.

En plus de ce pouvoir de pénétration, les Mark-84 sont dotées d'une charge explosive de 945 livres (près de 430 kilogrammes) de tritonal, un mélange de TNT et de poudre d'aluminium qui confère à ces bombes un fort potentiel explosif.

Les exportations vers Israël de ce type de bombes par les États-Unis avaient été suspendues en mai dernier, au moment de l’offensive israélienne à Rafah. Alors qu’une nouvelle livraison à Israël était prévue, Washington déclarait craindre que l’utilisation de ces bombes extrêmement destructrices entraîne d’importantes pertes civiles dans la bande de Gaza.