Les services de renseignement américains estiment que la Russie pourrait riposter avec plus de force aux États-Unis et à leurs partenaires de coalition, peut-être avec des armes plus meurtrières, si ces derniers permettaient aux Ukrainiens d'utiliser des missiles à longue portée fournis par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France pour des frappes en profondeur en Russie, ont déclaré des responsables américains, cités par le New York Times le 16 septembre.
Selon le quotidien, les agences de renseignement américaines auraient exprimé des doutes sur le fait que, même s'ils étaient autorisés à utiliser ces missiles à longue portée, les Ukrainiens auraient suffisamment d'armement pour changer fondamentalement le cours du conflit.
Volodymyr Zelensky, venu dans la capitale américaine pour présenter son «plan de la victoire» au Congrès et à Joe Biden, a fait pression, publiquement et en privé, pour obtenir l'autorisation d'utiliser des missiles de fabrication occidentale de longue portée afin de frapper des cibles en profondeur en Russie. Une décision qui signifierait l'implication directe de l'Occident dans le conflit russo-ukrainien et à laquelle le Kremlin répondrait par des mesures «appropriées», a averti le 12 septembre Vladimir Poutine.
Le Conseil de sécurité russe a notamment procédé le 25 septembre à des «clarifications» de la doctrine d’emploi de l’arme nucléaire, considérant comme «une attaque conjointe» contre la Russie l'agression du pays par un «État non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d'un État nucléaire».
Les États-Unis et leurs alliés ont fourni à l'Ukraine trois types de systèmes de missiles à longue portée : les systèmes américains ATACMS, les missiles Storm Shadow britanniques et les missiles Scalp fournis par la France.
Washington, pour sa part, n'exclut désormais plus la possibilité que l'Ukraine échange des territoires contre la paix avec la Russie, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, à l'issue de la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Joe Biden à la Maison Blanche le 26 septembre.