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Bombardements israéliens au Liban : plus de 550 morts en une journée

L'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements intensifs dans plusieurs régions du Liban, faisant 558 morts, plus de 1 800 blessés et poussant sur les routes des dizaines de milliers d'habitants du sud du pays. Malgré les raids de l'aviation de Tsahal, le Hezbollah a revendiqué plusieurs opérations contre Israël.

La journée du 23 septembre fut particulièrement meurtrière pour le Liban. L'aviation israélienne a lancé une campagne de bombardements de grande envergure sur plusieurs régions libanaises, causant la mort de 558 personnes, dont 50 enfants et 94 femmes, ont annoncé ce 24 septembre les autorités libanaises. Selon la même source, 1 835 personnes ont été blessées. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'habitants ont fui leurs domiciles.

«Plus de 1 100 cibles et plus de 1 400 types de munitions ont été ciblés», a indiqué le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee sur la plateforme X (ex-Twitter). «Des avions de guerre et des drones de toutes les bases de l’armée de l’air ont décollé et effectué, au cours des dernières 24 heures, environ 650 sorties d’attaque dans le but d’éliminer les menaces», a-t-il ajouté, affirmant que ces raids avaient ciblé des bâtiments, des véhicules et des infrastructures dans lesquels «des missiles, des lanceurs de missiles et des drones piégés» se trouvaient. 

Dans la matinée du 23 septembre, l'armée israélienne avait enjoint à la population libanaise de «s’éloigner des cibles» du Hezbollah dans le sud du Liban, ajoutant que les frappes visant le mouvement chiite allaient «se poursuivre dans un avenir proche» et qu’elles seraient «plus importantes et plus précises». Il s’agissait du premier avertissement de ce type adressé à la population libanaise par l’armée israélienne depuis le début de la guerre. 

Les Libanais solidaires pour aider les déplacés 

En conséquence, des milliers d'habitants des provinces méridionales du pays et de l'est au niveau de la plaine de la Békaa ont pris la fuite afin d'échapper aux bombardements israéliens. Cette situation de panique a entraîné d'importants embouteillages sur les routes menant à la capitale libanaise.

Pour trouver refuge, les Libanais, toutes confessions confondues, ont fait preuve de solidarité afin d'héberger ces personnes, ouvrant des écoles, des hôtels et même des églises. Les leaders politiques, à l'instar de Saad Hariri, ancien chef du Courant du futur et Sleiman Frangié, dirigeant chrétien du parti Marada, ont appelé à la solidarité et à l'entraide entre les Libanais. 

Les attaques israéliennes se sont également étendues et ont visé des régions qui avaient été épargnées depuis le 8 octobre, date des premiers tirs du Hezbollah sur le nord d'Israël en soutien au Hamas.

Dans le caza de Nabatiyé, Habbouch et Arabsalim ainsi que Nabatiyé el-Faouqa ont aussi été visés pour la première fois. De même pour Bourj el-Chemali, al-Massaken, Maachouk et Tayr Debba dans le caza de Tyr, a rapporté L'Orient-Le Jour. La région chrétienne de Zahlé a également été prise pour cible. Israël a de surcroît visé des zones chiites à Jbeil mais aussi dans le Kesrouan et même le Metn, dans le nord de Beyrouth.

Le 23 septembre en fin d'après-midi, l'aviation israélienne a ciblé un immeuble dans le sud de la banlieue de Beyrouth, fief du Hezbollah, contre Ali Karaki, un haut commandant du Hezbollah. Selon le parti, ce chef militaire aurait échappé à la mort.

Le Hezbollah revendique des frappes contre Israël

De son côté, malgré les bombardements intensifs, le parti chiite a entre autres revendiqué de nouvelles frappes, avec des dizaines de roquettes, contre la base et l’aéroport de Ramat David, près de Haïfa. Il a également visé, à deux reprises, «le complexe militaro-industriel de la compagnie Rafael» situé au nord de Haïfa, à l’aide de dizaines de roquettes.

La base et le complexe avaient déjà été pris pour cible par le Hezbollah le 22 septembre. L'organisation pro-iranienne a également déclaré avoir ciblé, à l'aide de dizaines de roquettes, le quartier général du corps d’armée du nord, sur la base d’Ein Zeitim. En fin d’après-midi, le Hezbollah avait affirmé avoir bombardé le quartier général d’un bataillon dans la caserne Yoav et avoir pris pour cible les principaux entrepôts de la région du Nord sur la base de Nimra.

Pour la première fois depuis l'éclatement du conflit, le parti chiite a tout de même veillé à préciser dans ses communiqués que ces opérations visaient également «à protéger le Liban et son peuple».

Dans la matinée de ce 24 septembre, le Hezbollah a revendiqué plusieurs séries d'attaques, notamment contre l'aéroport militaire de Megiddo, à l'ouest d'Afoula. 

Les deux ennemis régionaux s'affrontent depuis le 8 octobre. Le Hezbollah a décidé de soutenir militairement le Hamas et d'ouvrir un front au nord d'Israël. Si les hostilités se cantonnaient dans un premier temps à des escarmouches et des ciblages à moins de cinq kilomètres de la frontière, le conflit a pris des allures de guerre ouverte entre les deux formations, faisant planer le risque d'un embrasement régional.