Au cours des six premiers mois de 2024, environ 100 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au Maroc, rapportait le 15 septembre le Journal du Dimanche (JDD), citant une source sécuritaire à Rabat. Une quantité de saisies en progression par rapport aux 81 tonnes recensées en 2023 par la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN).
Dans le cadre de sa stratégie visant à orienter les producteurs vers une économie régulée, le Royaume a légalisé la production de cannabis à des fins médicales. En août dernier, une grâce royale a permis à 4 800 agriculteurs, auparavant condamnés pour des infractions liées à la culture illégale de cannabis, d'être libérés afin de se reconvertir vers la production légale, ont rapporté des médias locaux.
Les forces de sécurité marocaines, sous l'autorité de la DGSN, de la Gendarmerie royale et des Forces auxiliaires, affichent, d'après la même source, une rigueur sans faille. La route historique du détroit de Gibraltar, qui était autrefois un corridor privilégié pour le transit du cannabis vers l'Europe, serait désormais soumise à des contrôles plus stricts.
Saisies en déclin en Europe : un écho à l'efficacité marocaine
Les saisies de cargaisons de cannabis augmentent avant même qu'elles ne quittent le sol marocain, comme en témoigne la confiscation de 18,2 tonnes de résine début juin près de Casablanca. Ces actions ont contraint les trafiquants à adopter des itinéraires plus longs et risqués, notamment via l’Algérie et le sud de l’Europe.
Selon une note de l'Office français anti-stupéfiants (Ofast), citée par le portail d'informations Hespress, le nombre de saisies réalisées en France dépassant les 200 kilos de cannabis a chuté d'un tiers, passant de 45 au premier semestre 2023 à 30 durant la même période en 2024, grâce aux efforts intensifiés des autorités marocaines compétentes dans la lutte contre le trafic de cannabis.
Le succès de cette «croisade» du Maroc contre le cannabis, selon Hespress, repose sur «une mobilisation sans précédent» des forces de sécurité, couplée à une «volonté politique claire». Ce tournant vise à transformer une culture longtemps ancrée dans l'économie parallèle en une activité légale et régulée.