En visite à Kiev, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annoncé ce 11 septembre une nouvelle aide économique de Washington. D’un montant de 717 millions de dollars (650 millions d’euros), celle-ci comprend 325 millions de dollars pour l'énergie, une aide humanitaire de 290 millions et enfin 102 millions au titre de travaux de déminage, a-t-il détaillé lors d’une conférence de presse avec ses homologues britannique David Lammy et ukrainien Andriï Sybiga.
Le chef de la diplomatie américaine a par ailleurs assuré que l’administration Biden travaillait «d'urgence» sur les demandes militaires de Kiev, dont la possibilité de frapper davantage en profondeur le territoire russe. Une demande que n’a d’ailleurs pas manqué de renouveler le nouveau ministre ukrainien des Affaires étrangères, réclamant la levée de «toute restriction» sur les frappes de Kiev menées à l’aide d’armes américaines et britanniques contre «des cibles militaires légitimes» en Russie.
«Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement», a assuré Antony Blinken. La veille, lors d’une conférence de presse commune à Londres, le secrétaire d’État américain avait déclaré que Washington envisageait d’autoriser Kiev à tirer des missiles à longue portée plus profondément dans le territoire russe. Interrogé par la presse, ce 11 septembre à la mi-journée, sur la réponse de la Russie si une telle autorisation venait à être octroyée à Kiev, le porte-parole du Kremlin a déclaré que celle-ci serait «appropriée».
Lors d'une discussion avec son homologue ukrainien, le chef de la diplomatie américaine avait estimé que son voyage prouvait l'engagement des Occidentaux «en faveur de la victoire de l'Ukraine».
Washington et Londres, toujours sur le podium des fournisseurs d’armes de Kiev
Pour sa part, David Lammy a déclaré que le Royaume-Uni allait livrer «d’ici la fin de l’année» des «centaines» de missiles antiaériens supplémentaires à l'Ukraine, ainsi que «des dizaines de milliers de munitions d'artillerie supplémentaires et davantage de véhicules blindés». Fin avril, le précédent Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait promis une aide militaire supplémentaire de 500 millions de livres sterling (579 millions d’euros) à l’Ukraine, qui venait s’ajouter aux 2,5 milliards de livres annoncés en janvier lors de sa visite à Kiev.
Plus de deux ans et demi après l’éclatement du conflit entre l’Ukraine et la Russie, Washington demeure le premier soutien militaire de Kiev. Selon le décompte du Kiel Institute, un think tank allemand, le montant des engagements et des fournitures d’armements des États-Unis entre le 24 janvier 2022 et le 30 juin 2024 s’élèvent à 51,58 milliards d’euros, soit plus que toute l’Europe réunie. Le Royaume-Uni figure sur la troisième marche du podium, derrière l’Allemagne, avec 8,92 milliards d’euros d’aide militaire livrée ou promise.