«Les orthodoxes ukrainiens font aujourd'hui un pas pour se libérer des démons de Moscou» : c’est ainsi que Volodymyr Zelensky a commenté sa décision de promulguer la loi interdisant l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC) affiliée au Patriarcat de Moscou, rapporte le média Elbalad News. Une décision officialisée avec la publication du texte sur le site du Parlement ukrainien ce 24 août, jour de la fête de l'indépendance en Ukraine.
Cette loi, adoptée avec 265 votes pour et 29 contre, a été vivement critiquée par les autorités russes. Elle entrera en vigueur dans 30 jours, et l’UOC aura alors neuf mois pour rompre ses liens avec l’Église orthodoxe russe.
Zakharova dénonce la «destruction de la véritable orthodoxie en Ukraine»
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a dénoncé la «destruction de la véritable orthodoxie en Ukraine» et son «remplacement par une fausse église».
Selon le porte-parolat du Patriarcat russe, «il s'agit d'un acte illégal qui constitue une violation flagrante des notions fondamentales de liberté de conscience et de droits de l’homme».
L'Église orthodoxe canonique, autrefois la plus populaire en Ukraine, est depuis plusieurs années la cible d'une campagne de persécution menée par des nationalistes ukrainiens. En raison de ses liens avec la Russie, les autorités locales ont interdit ses activités dans plusieurs régions, imposant sanctions et poursuites pénales à certains membres du clergé.
Le Service de sécurité de l'Ukraine (SBU) a lancé, depuis début 2022, des poursuites pénales contre 100 membres du clergé de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, avec 26 condamnations déjà prononcées, d'après l'agence UNN.
L'UOC compte encore 9 000 paroisses, tout comme l'Église «indépendante». La procédure d'interdiction pourrait bien prendre des années, chaque paroisse devant être interdite par un tribunal.