«Les émeutiers de ce soir à Jit n'ont aucun lien avec la colonie et les colons. Ce sont des criminels qui doivent être traités par les autorités chargées de l'application des lois avec toute la sévérité de la loi», a déclaré Bezalel Smotrich sur X (ex-Twitter) dans la soirée du 15 août.
Le ministre des Finances, qui n'est guère considéré comme un défenseur des Palestiniens, a condamné l’attaque des colons sur le village de Jit, situé entre Naplouse et Qalqilya. Des dizaines de civils israéliens ont fait irruption dans la soirée dans cette petite localité, puis ont incendié des bâtiments et des véhicules et lancé des pierres et des cocktails molotov. L’agence de presse palestinienne Wafa rapporte que l’attaque des colons a fait un mort et sept blessés.
Bezalel Smotrich a toutefois précisé sa position sur la colonisation : «Nous construisons et développons la colonie d’une manière légale et étatique, soutenons Tsahal dans sa lutte contre le terrorisme et désapprouvons fermement toute manifestation de violence criminelle anarchiste qui n’a rien à voir avec l’amour de la terre et son installation.»
Le président israélien déplore l'attaque de Jit
L’attaque du village de Jit a également été condamnée par Benjamin Netanyahou lui-même, qui «prend au sérieux les émeutes qui ont eu lieu ce soir», a indiqué un communiqué de son bureau, assurant également que les responsables de tout acte criminel seraient «arrêtés et poursuivis en justice».
Même son de cloche du côté du président israélien Isaac Herzog. «Je condamne fermement les troubles du soir en Samarie», a-t-il lancé sur X en utilisant le nom de la province biblique correspondant au nord de la Cisjordanie. Le chef d’État israélien affirme qu’il s’agit «d’une minorité extrême qui nuit à la communauté des colons respectueux de la loi et à la colonie dans son ensemble, au nom et au statut d’Israël dans le monde, pendant une période particulièrement sensible et difficile», précisant que «ce n’est pas notre voie et certainement pas celle de la Torah et du judaïsme». La Maison Blanche a pour sa part fustigé des attaques «inacceptables».
Cette attaque à Jit intervient dans un contexte de tensions accrues en Cisjordanie. Le même jour, deux autres Palestiniens, dont un ex-détenu libéré en novembre par Israël contre des otages à Gaza, ont été tués dans une frappe aérienne sur un camp de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, selon des responsables palestiniens et israéliens.
Les raids réguliers de l'armée israélienne et les agissements des colons font de nombreuses victimes dans les territoires occupés depuis le 7 octobre, 632 Palestiniens ayant à ce jour été tués. Tsahal opère pour chasser les cellules du Jihad islamique et du Hamas présentes dans la zone.
Le 13 août, la visite controversée du ministre israélien de la Sécurité nationale sur l'Esplanade des mosquées a provoqué l'ire de la communauté internationale et la grogne de la rue palestinienne.