Alors que les renseignements israéliens et américains tablaient, selon certaines sources, sur une riposte iranienne avant la date fatidique du 15 août, symbolisant la reprise des pourparlers à Doha, les négociations ont bien lieu dans la capitale qatarie.
Le sommet de Doha, que les responsables israéliens ont qualifié de «dernière chance» de parvenir à un accord, intervient dans un contexte de tensions régionales accrues. Cette rencontre cruciale est présidée par le directeur de la CIA, William Burns. La délégation israélienne est menée par David Barnea, chef du Mossad, et inclut notamment le général Nitzan Alon, en charge des prisonniers et disparus pour Tsahal, ainsi qu'Ofir Fleck, conseiller du Premier ministre, a rapporté le média israélien I24.
Pour sa part, le mouvement palestinien du Hamas a fait savoir qu'il ne participerait pas aux nouvelles négociations, selon Al Jazeera. Abbas Kamel, chef du renseignement égyptien, prendra également part à la réunion aux côtés de la délégation qatarie menée par Mohammed bin Abdul Rahman al-Thani, Premier ministre du Qatar.
Le Hamas a néanmoins fait savoir qu'il maintenait le contact direct avec les médiateurs égyptiens et qataris. Au lendemain de l'assassinat du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, Doha s'était montré sceptique sur la suite des négociations, déclarant notamment : «Comment une médiation peut-elle réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie ?»
Trump et Netanyahou se sont entretenus au téléphone
Le site Axios affirme le 14 août que Benjamin Netanyahou a tenu une réunion de cinq heures avec la délégation israélienne peu de temps avant son départ dans le petit émirat du golfe Persique. Toujours selon la même source, l'ancien président américain Donald Trump aurait également eu une conversation avec le Premier ministre israélien pour évoquer la libération des otages. À ce jour, 115 détenus sont encore aux mains du Hamas.
Les Américains tentent d'arracher un accord sur le cessez-le-feu et d'obtenir la libération des otages pour convaincre l'Iran et ses alliés de ne pas riposter. L'administration de Joe Biden espère ainsi décrocher une victoire diplomatique après plus de dix mois de guerre dans la bande de Gaza.
Les États-Unis renforcent encore leur présence militaire
Outre les efforts diplomatiques déployés depuis plusieurs jours, les Américains renforcent également la dissuasion militaire dans la région. En plus d'avoir envoyé plusieurs vaisseaux dans la zone pour contraindre le Hezbollah et son allié iranien à ne pas riposter, Washington a ainsi annoncé l’approbation de plusieurs ventes d’armes à l’État hébreu, pour un total de près de 20 milliards de dollars. Cette transaction, qui porte notamment sur une cinquantaine d’avions de combat F-15, des dizaines de milliers d’obus de mortiers et des chars d’assaut, des missiles sophistiqués air-air et des véhicules tactiques, sera mise en œuvre sur plusieurs années à partir de 2026, après avoir été approuvée par le Congrès. Un timing loin d'être anodin, alors que les discussions sur le contrat d'armements duraient depuis plusieurs semaines.
Les craintes d'un embrasement se sont intensifiées depuis qu'Israël a tué, le 30 juillet, un chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokor, au cœur de la banlieue sud de Beyrouth. Un assassinat auquel le parti chiite a promis de riposter. L'Iran a également promis de répondre à l'élimination, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas palestinien, imputée à Israël.