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Israël accuse l'Iran d'armer le Hamas via la Jordanie : une «campagne de propagande», selon Amman

Le chef de la diplomatie israélienne affirme que l'Iran fait passer des armes et de l'argent à destination de la Cisjordanie via le territoire jordanien. Les affirmations d'Israël Katz ont été démenties par Amman, qui déplore une «campagne de propagande».

«Les unités des Gardiens de la révolution iranienne collaborent avec les agents du Hamas au Liban pour faire passer des armes et des fonds en Jordanie dans le but de déstabiliser le régime», a affirmé le chef de la diplomatie israélienne sur X (ex-Twitter) le 12 août. 

En effet, le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a accusé la Jordanie d'être devenu un pays de transit pour les armes iraniennes à destination de la Cisjordanie. «Depuis la Jordanie, ces armes sont ensuite introduites en contrebande à travers la frontière orientale, inondant la Judée-Samarie, en particulier les camps de réfugiés, d'armes dangereuses et de grosses sommes d'argent», a-t-il déclaré, et ce, «dans le but de créer un front terroriste islamique pro-iranien, comme ils l'ont fait à Gaza, au Liban et dans d'autres régions, ciblant Tel-Aviv et les principaux centres de population d'Israël». 

En d'autres termes, selon les dires d'Israël Katz, la Jordanie permettrait aux cellules du Hamas présentes dans les territoires occupés de recevoir des fonds et des armes iraniennes pour déstabiliser encore un peu plus l'État hébreu. De surcroît, le chef de la diplomatie israélienne insiste en martelant que «l’axe du mal iranien contrôle aujourd’hui de manière effective les camps de réfugiés en Judée-Samarie par l’intermédiaire de ses mandataires, laissant l’Autorité palestinienne impuissante à agir». 

Israël veut «empêcher la contrebande d’armes» 

D'ailleurs le ministre israélien cite l'exemple du camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. L'armée israélienne mène de nombreux raids depuis le 7 octobre et lutte contre la présence du Hamas et du Jihad islamique «pour démanteler l’infrastructure terroriste dans le camp», a-t-il précisé. Il affirme également que combattre «la propagation de l’axe du mal iranien» est un intérêt commun pour plusieurs pays de la région.

Il faut accélérer «la construction de la barrière orientale le long de la frontière avec la Jordanie» pour «empêcher la contrebande d’armes de Jordanie vers Israël, qui menace à la fois le régime jordanien et l’État d’Israël», conclut-il. 

«Les faits parlent plus fort que les mensonges»

Ces accusations et affirmations ont provoqué l'ire de la Jordanie elle-même. Le chef de la diplomatie jordanienne a réagi dans un message publié sur la plateforme X. «Aucune désinformation de la part de responsables israéliens radicaux diffusant des mensonges, y compris sur la Jordanie, ne changera le fait de l’agression continue d’Israël contre Gaza», a lancé Ayman Safadi. «Les faits parlent plus fort que les mensonges», a-t-il ajouté. 

Le royaume hachémite, par l'intermédiaire de son chef de la diplomatie, s'en prend à l'État hébreu et ce qu'il fait «subir à des femmes, des hommes et des enfants palestiniens innocents», ce qui représente «une menace» pour la stabilité régionale. Et de conclure : «Aucune campagne de propagande, aucun mensonge, aucune fabrication ne peuvent couvrir cela.»

La Jordanie a pourtant aidé Israël en avril

Cet échange houleux sur la plateforme X intervient quelques jours après le déplacement d'Ayman Safadi en Iran le 4 août. Le chef de la diplomatie jordanienne est notamment venu à Téhéran pour tenter de jouer les médiateurs. En effet, le pays des mollahs a promis de venger la mort d'Ismaël Haniyeh, décédé le 31 juillet dans la capitale iranienne. 

En avril dernier, la Jordanie avait notamment aidé l'aviation israélienne à intercepter des missiles et des drones iraniens. L'Iran avait répondu à la frappe de Tsahal sur l'annexe consulaire de Damas le 1er avril dernier. 

Reste que les relations israélo-jordaniennes se sont considérablement tendues depuis le 7 octobre. Alors que les deux pays entretiennent des relations diplomatiques depuis l'accord de paix de 1994, le royaume hachémite critique les actions de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Composée de 60% de Palestiniens, la population jordanienne a, à de nombreuses reprises, fait part de son mécontentement en organisant des manifestations massives dans les rues d'Amman, aux abords de l'ambassade israélienne notamment.