Alors que les efforts diplomatiques continuent pour tenter de retenir «l'axe» iranien de riposter, Téhéran serait prêt à riposter à l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans la capitale iranienne.
En effet, selon un article du média Axios paru le 11 août, citant des sources proches du renseignement israélien, la riposte iranienne pourrait avoir lieu avant le début de la reprise des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, prévue le 15 août. Alors que les Israéliens pensaient que l'exécutif iranien ne s'était pas mis d'accord sur la nature et le timing et que l'ayatollah Khamenei aurait pu restreindre ou minimiser les représailles, Téhéran aurait changé son fusil d'épaule.
Toujours selon l'une des sources d'Axios, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, lors d'une discussion avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, a spécifié que les préparatifs militaires en Iran suggéraient que Téhéran prévoyait de lancer une attaque «à grande échelle» prochainement. Le ministre israélien a affirmé que le Hezbollah et l'Iran menaçaient de leur «nuire d'une manière qu'ils n'ont jamais fait dans le passé».
Le Hamas refuse la reprise des négociations
Selon les sources proches du renseignement israélien, un débat interne en Iran opposerait les représentants des Gardiens de la révolution, partisans d'une riposte forte, et le nouveau président iranien Massoud Pezechkian, favorable à une désescalade militaire.
Le Hamas a, de son côté, fait savoir le 11 août à l'administration américaine qu'il refusait un nouveau cycle de négociations qui permettrait à Israël de gagner du temps pour «perpétuer la guerre génocidaire contre les Palestiniens». Le mouvement islamiste gazaoui a néanmoins indiqué qu'il était favorable au «plan Biden» visant à mettre en place une initiative en trois étapes. La première consisterait à imposer un cessez-le-feu de six semaines et d'obtenir la libération des otages, la seconde imposerait le retrait des forces israéliennes de Gaza et la troisième appliquerait un plan de reconstruction de l'enclave gazaouie.
Les Etats-Unis espéraient convaincre l'Iran de ne pas riposter en contrepartie d'un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Les chancelleries arabes et occidentales ont multiplié les appels avec Téhéran pour éviter le scénario d'une escalade militaire régionale.
Or, l'Iran semble déterminé à venger la mort d'Ismaïl Haniyeh sur son sol. Lors d'une séance publique, le président du Conseil islamique Mohammad Bagher Ghalibaf a insisté le 11 août sur le fait que «le régime sioniste devait s'attendre à une punition sévère de la part du peuple iranien». Concernant la probable riposte iranienne, le contre-amiral Ali Fadavi a également fait savoir que les directives de l'ayatollah Khamenei sur la «réponse sévère» étaient claires et qu'elles seraient «exécutées de la meilleure façon possible, et que c'était le devoir actuel de l'Iran».