Le 8 août au soir, devant des centaines de partisans venus le soutenir dans le centre de Caracas, le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé la suspension, pendant dix jours, du réseau X (ex-Twitter). Une mesure de blocage qui est entrée en vigueur une heure après son annonce.
«Personne ne me fera taire, je vais affronter l'espionnage de l'empire technologique», a-t-il déclaré, accusant Elon Musk d’avoir «violé toutes les règles du réseau social Twitter, devenu X, en incitant à la haine et au fascisme». Nicolas Maduro accuse régulièrement le milliardaire américain de comploter contre lui.
Les deux hommes s’invectivent régulièrement. Fin juillet, Elon Musk avait ainsi accusé le président vénézuélien d’avoir truqué les résultats électoraux ayant conduit à sa réélection. En retour, ce dernier avait défié en combat singulier le patron de X. «On va se battre. Mais viens ici au Poliedro [gymnase de Caracas] Ce sera toi et moi. Si je te bats Elon Musk, j’accepte ton voyage sur Mars, mais tu viens avec moi !», avait lancé Nicolas Maduro lors d’une conférence de presse le 31 juillet, mimant un combat de boxe.
Un défi qu’avait relevé, le jour même, Elon Musk. «Si je gagne, il démissionnera de son poste de dictateur du Venezuela. S'il gagne, je lui offre un voyage gratuit vers Mars», avait assuré le patron de Space X et Tesla.
«WhatsApp hors du Venezuela !»
Le 5 août, le président vénézuélien avait annoncé se retirer de WhatsApp, déclarant que des partisans de sa réélection avaient reçu des «menaces» sur cette messagerie instantanée détenue par l'entreprise américaine Meta.
«Dites non à WhatsApp ! WhatsApp hors du Venezuela !», avait lancé Nicolas Maduro lors d’un rassemblement dans le centre de Caracas. «Je vais rompre les relations avec WhatsApp, parce que WhatsApp est utilisé pour menacer le Venezuela», avait-il accusé. «Je vais donc supprimer WhatsApp de mon téléphone pour toujours. Petit à petit, je déplacerai mes contacts vers Telegram, vers WeChat», avait-il ajouté.
Promesse tenue dès le lendemain, lors de son émission Con Maduro (avec Maduro), Nicolas Maduro ayant montré en direct à la télévision comment désinstaller WhatsApp de son téléphone.
Instagram, un autre réseau social gravitant dans la galaxie de Mark Zuckerberg, ainsi que TikTok ont été accusés par Nicolas Maduro d’avoir «propagé la haine» durant le processus électoral. «J'accuse TikTok et Instagram pour leur responsabilité dans l'installation de la haine pour diviser les Vénézuéliens», avait-il tonné lors de son intervention du 5 août, réclamant une régulation des réseaux sociaux afin d'éviter un «coup d'État cyberfasciste criminel».
Le 28 juillet, le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien a annoncé la victoire de Nicolas Maduro. Une résultat que contestent l’opposition et plusieurs chancelleries occidentales, Washington en tête. Le 2 août, le CNE a ratifié sa victoire, pour un troisième mandat présidentiel, avec 52% des voix.