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Troubles au Bangladesh : les leaders étudiants annoncent qu’ils n'accepteront «aucun autre gouvernement» que le leur

L’un des leaders du mouvement étudiant qui a poussé a chasser du pouvoir la Première ministre a déclaré ce 6 août qu’il n’entendait pas reconnaître un autre gouvernement que celui «proposé par les étudiants et le peuple». Plus de 100 personnes ont été tuées au cours des 24 dernières heures dans le pays.

«Nous n'accepterons aucun autre gouvernement que celui proposé par les étudiants et le peuple», a déclaré dans une vidéo postée ce 6 août sur Facebook Nahid Islam, l’un des principaux organisateurs du mouvement étudiant qui a chassé du pouvoir la Première ministre Sheikh Hasina. «Ni un gouvernement militaire, ni un gouvernement soutenu par l'armée, ni un gouvernement fasciste ne seront acceptés», a ajouté cet étudiant en sociologie, selon des propos rapportés par l’agence TASS.

«Nous sommes parvenus à la décision que le gouvernement proposé par les étudiants et le peuple rebelles, le gouvernement intérimaire, sera formé avec le professeur Muhammad Yunus comme conseiller principal», a précisé Nahid Islam, en référence au prix Nobel de la paix âgé de 84 ans, actuellement en Europe.

«Jusqu'à ce qu'un gouvernement intérimaire soit formé, les étudiants devront rester dans la rue pour défendre les résultats de leur soulèvement. Nous avons versé notre sang, nous avons souffert le martyre et nous devons tenir notre promesse de construire un nouveau Bangladesh», a encore déclaré, toujours selon la même source, ce dirigeant de la contestation étudiante.

Le chef de l’armée promet de réparer «toutes les injustices»

Le 5 août, le général Waker-Uz-Zaman, chef de l’armée du Bangladesh, avait déclaré qu'il allait former un gouvernement intérimaire après la démission de la Première ministre Sheikh Hasina, promettant de réparer «toutes les injustices» et de lever le couvre-feu. Celui-ci doit rencontrer les leaders étudiants ce 6 août.

Des violences ont également été rapportées dans le Parlement du pays, situé dans la capitale Dacca, pris d’assaut par les manifestants. Des vidéos montrant des scènes de chaos à l’intérieur du bâtiment législatif ont été diffusés sur les réseaux sociaux. Une prison a également été investie, où 500 prisonniers ont été libérés, selon le Dhaka Tribune.

Sheikh Hasina réfugiée en Inde

Plusieurs médias et agences de presse ont fait état de plus de 100 personnes tuées au cours des violents affrontements qui ont secoué le 5 août le Bangladesh, forçant la Première ministre Sheikh Hasina à fuir à l’étranger. Fille aînée du fondateur et premier président du Bangladesh, Sheikh Mujibur Rahman, Sheikh Hasina était revenue au pouvoir en janvier 2009 et avait été reconduite en janvier de cette année à la tête du gouvernement pour un cinquième mandat.

Selon les données de Flightradar24, l’appareil de transport militaire C-130J la transportant a atterri le 5 août à l'aéroport de Hindon, une base de l'armée de l'air indienne à Ghaziabad, située à 40 kilomètres de New Delhi.

Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a déclaré ce 6 août qu’elle s’exprimerait devant le Rajya Sabha, la chambre haute du Parlement indien, concernant la crise au Bangladesh. Selon des sources citées par le quotidien sud-africain Daily Sun, elle pourrait partir pour Londres afin d’y demander l’asile politique.