Russie

Ukraine : les six premiers F-16 seraient arrivés des Pays-Bas, le Kremlin prévient qu'ils seront «abattus»

Plus d’un an après les premières promesses occidentales, six avions de combat américains ont été livrés à l’Ukraine par les Pays-Bas, a détaillé le 31 juillet le quotidien britannique The Times. Zelensky affirme qu’il lui en faudrait 130. Le Kremlin a dans la foulée prévenu que ces avions ne pourront avoir aucun impact sur l'issue du conflit.

«Il n'y a pas de remède magique ni de panacée et les forces aériennes du régime de Kiev n'auront pas cette panacée», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce 31 juillet. «Ces avions seront abattus. Ces livraisons ne pourront avoir aucun impact significatif sur le cours des événements sur le front», a-t-il ajouté.

Six F-16 ont été livrés à l’Ukraine par les Pays-Bas, a relaté le 31 juillet le Times, citant une source proche du dossier. Cette dernière a ajouté que d’autres de ces appareils de facture américaine devraient prochainement être livrés par le Danemark. L'armée de l'air ukrainienne a refusé de commenter, précise le quotidien britannique.

La veille, Bloomberg avait annoncé que Kiev avait reçu sa première livraison d’avions de combat, sans préciser leur nombre ni leur provenance. «Il n'est pas certain que les pilotes ukrainiens qui se sont entraînés auprès de leurs alliés occidentaux au cours des derniers mois puissent utiliser immédiatement les avions de combat», a relaté l’agence américaine, citant ses sources.

Après le feu vert de Washington, en mai 2023, à la réexportation vers l’Ukraine de ces chasseurs-bombardiers, plusieurs pays européens ont promis d’en fournir à Kiev. La Belgique a promis 30 chasseurs F-16, auxquels s’ajoutent 24 appareils promis par les Pays-Bas, 22 par la Norvège et 19 par le Danemark.

Cette première livraison intervient alors que les forces russes ont ciblé depuis plusieurs semaines des aérodromes de l'armée ukrainienne, annonçant à plusieurs reprises avoir détruit par des frappes de missiles Iskander des chasseurs MiG-29 et Su-27. Ces attaques ont suscité de vives craintes en Ukraine sur les capacités de Kiev à assurer la protection au sol d'avions de combat occidentaux.

Des appareils «stockés» sur des bases en dehors de l’Ukraine

Kiev demeure cependant insatisfait des quantités promises par les Occidentaux. Début juillet, depuis Washington où il s’était rendu afin d’assister au sommet de l’OTAN, Volodymyr Zelensky avait déclaré lors d’une prise de parole au Ronald Reagan Institute qu’il voulait «128» exemplaires de F-16 afin de faire face à l’aviation russe.

Début juin, dans une interview à Radio Free Europe/Radio Liberty, média multilingue financé par Washington, le chef de l'aviation de l'armée de l'air ukrainienne, le général de brigade Serhiy Holoubtsov, avait déclaré qu’«un certain nombre d'avions seront stockés dans des bases aériennes sécurisées, en dehors de l'Ukraine, afin qu'ils ne soient pas ciblés ici» par l’armée russe.

Fin mars, s’il avait qualifié de «pures absurdités» les affirmations aux États-Unis et en Europe quant à une hypothétique attaque russe contre un pays membre de l’OTAN si la Russie n’était pas vaincue en Ukraine, Vladimir Poutine avait averti que les bases aériennes occidentales qui hébergeraient des F-16 appelés à être déployés en Ukraine seraient des «cibles légitimes» pour les forces russes.