La séance plénière qui doit déboucher sur le vote pouvant reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne a été brièvement interrompue ce 18 juillet à Strasbourg. Diana Sosoaca, une eurodéputée roumaine, harnachée d’une muselière, s’est mise à hurler dans l’hémicycle avant d’en être expulsée par les huissiers à la demande de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
«C'est la troisième fois que vous faites cela, je demande que la députée soit accompagnée vers la sortie de la salle», a déclaré cette dernière. Avant de quitter l’hémicycle, Diana Sosoaca a brandi un diptyque d’icônes orthodoxes.
Cet incident s'est déroulé en pleine prise de parole de la présidente française du groupe Renew, Valérie Hayer, qui demandait à Ursula von der Leyen «de faire tout [son] possible pour inscrire le droit à l'IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux». L’ex-tête de liste macroniste aux élections européennes y a vu la «preuve, s'il en était besoin, qu'il est fondamental et urgent de défendre le droit à l'IVG partout en Europe».
«Nous sommes chrétiens, en Roumanie il y a 98% de chrétiens. Nous sommes orthodoxes, nous croyons en Dieu. Nous avons le droit de parler ! Où est notre droit de parole. Ils ont tiré au sort la personne qui devait parler. Pourquoi ?», a déclaré l’eurodéputée roumaine à des journalistes l’interrogeant sur la teneur de ses propos, selon la chaîne roumaine Digi 24.
«La maison de Satan est ici à Bruxelles»
«Un autre problème, c'est la communauté LGBT, nous ne voulons pas que nos enfants se convertissent», a ajouté cette élue, membre du parti de droite radicale S.O.S. Romania, assurant que Bruxelles était «la maison de Satan». La veille, en séance plénière, Diana Sosoaca avait accusé l'Europe de «détruire la Roumanie» et d'appauvrir les Roumains «en aidant sans arrêt les Ukrainiens».
En France, où l’IVG a été légalisée il y a près d’un demi-siècle, le Parlement français l’avait fait inscrire dans la Constitution à l’issue d’un vote sans suspens. Un événement, notamment diffusé sur écran géant en plein cœur de Paris, qui fut présenté comme l’un des grands moments de la présidence d’Emmanuel Macron. Celui-ci avait salué une «fierté française» ainsi qu’un «message universel».