Outre le front à Gaza contre le Hamas, la frontière libanaise contre le Hezbollah, l'armée israélienne bombarde régulièrement le territoire syrien pour empêcher notamment l'acheminement des armes à destination du mouvement chiite libanais. Un raid de Tsahal dans la nuit du 13 au 14 juillet a fait plusieurs blessés et un mort.
«Un militaire est tombé en martyr et trois autres ont été blessés à la suite d’une agression aérienne israélienne survenue après minuit et visant plusieurs sites militaires dans la Région sud et un immeuble résidentiel dans le quartier de Kafar Soussa à Damas», a indiqué l'agence syrienne Sana. Toujours selon la même source, l'attaque israélienne a été menée depuis les hauteurs du Golan occupé, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale syrienne.
Une information également confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source controversée d'opposition basée à Londres. Selon l'organisation de Rami Abdel Rahmane, «sept soldats du régime et des hommes armés soutenus par l’Iran ont été tués et blessés» dans une frappe israélienne sur «un immeuble résidentiel à Kafar Sousah fréquenté par des hommes armés soutenus par l’Iran et des groupes affiliés». Selon le bilan provisoire, un homme est décédé des suites de ses blessures.
Plus de 54 attaques israéliennes en Syrie depuis 2024
Le 9 juillet, l'armée israélienne avait également ciblé la ville côtière de Banyas, faisant des dégâts matériels. Le même jour, «un drone israélien a pris pour cible une voiture appartenant au Hezbollah libanais près d’un poste de contrôle militaire de la 4e division sur l’autoroute Damas-Beyrouthm dans la région de Jdeidat Yabous». L'ancien garde du corps d'Hassan Nasrallah faisait partie des victimes.
Selon l'OSDH, depuis 2024 l'armée israélienne a mené «53 attaques» en territoire syrien, «détruisant près de 108 cibles, dont des bâtiments, des entrepôts d’armes et de munitions, des quartiers généraux, des centres et des véhicules». Ces raids ont tué plus de 177 combattants, dont 23 gardiens de la Révolution iranienne, 38 miliciens du Hezbollah et 41 soldats de l'armée syrienne. En outre, ces attaques ont fait 16 victimes civils.
Ces frappes israéliennes en territoire syrien s'inscrivent dans un contexte de montée des tensions avec le Hezbollah. Israël cherche par tous les moyens à limiter l'influence de la milice chiite et de son allié iranien en Syrie. L’État hébreu, qui craint de voir son pays encerclé par des forces hostiles, a donc militarisé les hauteurs du Golan. Le Hezbollah dispose de plusieurs bases et des armes iraniennes sont acheminées par voie terrestre.
La frappe la plus importante est survenue le 1er avril dernier. Un raid israélien avait visé l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, faisant 13 morts, six Syriens et sept Iraniens, dont deux généraux de la Force al-Qods. En riposte, dans la nuit du 13 au 14 avril, l'Iran avait lancé une attaque d’envergure, baptisée «Promesse sincère», sur le sol israélien, en prenant pour cible principale la base aérienne de Nevatim où sont stationnés les avions F-35. Plus de 300 missiles et drones ont été tirés, la majorité ayant été interceptés par Israël avec l’aide des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Pour la première fois depuis 1991 et l'attaque de Saddam Hussein en pleine guerre du Golfe, l'État hébreu subissait une attaque revendiquée par un pays tiers.