International

L'armée israélienne cible une nouvelle fois le territoire syrien

L'armée israélienne a frappé la périphérie de Banyas, ville côtière syrienne, faisant des dégâts matériels. C'est la troisième fois cette année que cette localité est prise pour cible. En 2024, Tsahal a mené 49 attaques contre le territoire syrien, tuant 174 combattants, iraniens, du Hezbollah ou de l'armée syrienne.

Israël mène une guerre sur plusieurs fronts. Outre le conflit à Gaza qui est entré dans son dixième mois, les affrontements quotidiens au Sud-Liban contre le Hezbollah et les raids réguliers de l'armée israélienne en Cisjordanie, Tsahal mène des raids en Syrie.

«Vers 0h20 après minuit, l’ennemi israélien a lancé une agression aérienne depuis la mer Méditerranée, visant une position dans les alentours de Banyas», a indiqué ce 9 juillet une source militaire à l'agence officielle syrienne Sana. La frappe a fait des dégâts matériels mais pas de victime. L'armée israélienne ne revendique que très rarement ses frappes sur la Syrie. 

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source controversée d'opposition basée à Londres, a également indiqué que la frappe israélienne contre Banyas avait ciblé «au moins deux bâtiments, dont l'un appartenait à un bataillon de défense aérienne sur la plage Arab Al-Malik dans la région d'Al-Qaloua», entraînant «un grand incendie dans l'un des sites ciblés, sans que les défenses aériennes ne se déclenchent pour faire face au raid israélien».

49 attaques israéliennes en Syrie depuis début 2024

L'OSDH précise qu'il s'agit de la troisième fois depuis le début de l'année que la ville côtière syrienne est prise pour cible. Le dernier raid sur cette localité, qui remontait au 29 mai, avait tué deux civils. Le 1er mars, trois Iraniens et un Libanais avaient été tués dans un bombardement israélien. Toujours selon cette source, en 2024, Israël a mené 49 attaques sur le territoire syrien, «détruisant près de 103 cibles, dont des bâtiments, des entrepôts d’armes et de munitions, des quartiers généraux, des centres et des véhicules», et tuant «174 combattants», dont 23 membres des Gardiens de la révolution, 36 miliciens du Hezbollah et 40 soldats syriens. 

D'après Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH, l'armée israélienne continuera de frapper la Syrie tant qu'il y aura des cibles qu'elle pourra identifier, et ce, en raison de la présence «de nombreux agents sur le territoire syrien».

Ces frappes israéliennes en territoire syrien s'inscrivent dans un contexte de montée des tensions avec le Hezbollah. Israël cherche par tous les moyens à limiter l'influence de la milice chiite et de son allié iranien en Syrie. L’État hébreu, qui craint de voir son pays encerclé par des forces hostiles, a donc militarisé les hauteurs du Golan. Le Hezbollah dispose de plusieurs bases et des armes iraniennes sont acheminées par voie terrestre. 

La frappe la plus importante est survenue le 1er avril dernier. Un raid israélien avait en effet visé l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, faisant 13 morts, six Syriens et sept Iraniens, dont deux généraux de la Force al-Qods. 

En riposte, dans la nuit du 13 au 14 avril, l'Iran avait lancé une attaque d’envergure, baptisée «Promesse sincère», sur le sol israélien, en prenant pour cible principale la base aérienne de Nevatim où sont basés les avions F-35. Plus de 300 missiles et drones ont été tirés, la majorité ayant été interceptés par Israël avec l’aide des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Pour la première fois depuis 1991 et l'attaque de Saddam Hussein en pleine guerre du Golfe, l'État hébreu subissait une attaque revendiquée par un pays tiers.