Ce 11 juillet, les restes de 14 victimes récemment retrouvées ont été inhumés parmi les tombes de 6 751 autres victimes au mémorial de Srebrenica-Potocari.
La guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, a fait près de 100 000 morts et conduit à une campagne de frappes de l’OTAN en août et septembre 1995 contre les Serbes de Bosnie. Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville déclarée «zone protégée de l'ONU», les forces serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, ont mené des exécutions.
Selon les chiffres avancés par les autorités locales, environ 8 000 hommes et adolescents bosniaques y ont été tués, dont plus d’un millier restent à trouver. Un crime considéré comme un acte de génocide par la Cour de justice internationale (CIJ) et par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
En mai dernier, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution instaurant une journée de commémoration du «génocide» de Srebrenica. Une telle qualification répond usuellement à une définition légale très précise, à savoir l'élimination concrète et intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou religieux.
Dodik appelle au respect, Bruxelles menace
Selon le président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, il n’y a pas eu de génocide. Les critiques de la thèse du génocide perpétré à Srebrenica soulignent la variabilité des chiffres des victimes, insistent sur le fait que l’attaque serbe contre Srebrenica avait été provoquée par des attaques bosniaques, et font valoir que les autorités locales refusaient d’évacuer la population, afin d'attirer l’attention occidentale.
«Tout en exprimant mes regrets pour les Serbes décédés, j'exprime mes condoléances aux familles des Bosniaques décédés. Quelles que soient nos différences, nous devons faire preuve de respect pour la douleur et les souffrances qui ont frappé de nombreuses personnes de toutes nations et religions en Bosnie-Herzégovine», a-t-il déclaré ce 11 juillet sur X. Avant d’ajouter : «J'invite tous les citoyens à passer la journée dans une atmosphère de paix, à éviter toute provocation et à se comporter de manière responsable et respectueuse».
«Il n'y a pas de place parmi nous pour ceux qui nient le génocide, essayent de réécrire l'histoire et glorifient les criminels de guerre», ont affirmé, menaçants, dans un communiqué publié le 10 juillet, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et le commissaire à l'Elargissement, Oliver Varhelyi.
Les Occidentaux tentent de réécrire l'histoire, selon la diplomatie russe
Réagissant à la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU, initiée par l'Allemagne et le Rwanda, la diplomatie russe a dénoncé le 24 mai dernier un texte «clairement politisé» et de «nature anti-serbe». «Derrière le raisonnement démagogique à caractère humanitaire, on voit clairement l’intention de rejeter toute la responsabilité du conflit sur le peuple serbe, le punissant ainsi pour sa libre pensée, son indépendance et sa réticence à "se plier" aux ordres de l’OTAN», a fustigé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova,
«Ce document est une autre tentative irresponsable des Occidentaux de réécrire l’histoire et de consolider une interprétation des circonstances liées au conflit ethnique sur le territoire de l’ex-Yougoslavie qui réponde à leurs intérêts géopolitiques», a-t-elle également dénoncé, estimant que le texte n’allait pas dans le sens d’une réconciliation.